Diabète de type 2 insulinotraité : l’insuline icodec hebdomadaire fait aussi bien que l’insuline glargine quotidienne

05/07/2023 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
L’insuline icodec est un analogue de l’insuline basale, permettant une administration hebdomadaire.

L’étude ONWARDS 4, dont le Professeur Chantal Mathieu à Louvain, en Belgique, est l’investigatrice coordinatrice, s’était donnée comme objectif d’évaluer l’efficacité et la sécurité de cette insuline hebdomadaire en comparaison d’une insuline lente glargine administrée de manière quotidienne chez des sujets ayant un diabète de type 2 ancien, sous régime basal bolus (une injection d’insuline lente de type glargine quotidienne et 3 injections d’insuline rapide). L’étude a duré 26 semaines. Il s’agissait d’une étude de phase 3, randomisée en ouvert, multicentrique, de non-infériorité. Des adultes de 80 sites, dans 9 pays (Belgique, Inde, Italie, Japon, Mexique, Pays-Bas, Roumanie, Russie et Etats-Unis), ayant un diabète de type 2 avec une hémoglobine glyquée entre 7 et 10 % ont été assignés de manière randomisée à recevoir soit l’icodec hebdomadaire, soit la glargine quotidienne combinée à 2 à 4 injections d’insuline rapide aspart en bolus. Le critère d’évaluation principal était la variation de l’hémoglobine glyquée entre la valeur basale et la 26e semaine. Entre le 14 mai et le 29 octobre 2021, 746 participants ont été screenés dont 582 ont été assignés de manière randomisée pour recevoir soit l’icodec (291, soit 50 %), soit la glargine (291, soit 50 %). Les participants avaient une durée moyenne de diabète de type 2 de 17.1 ± 8.4 ans. A la 26e semaine, la variation de l’hémoglobine glyquée moyenne estimée était de -1.16 point de pourcentage dans le groupe icodec (valeur basale = 8.29 %) et elle était de -1.18 point de pourcentage dans le groupe glargine quotidienne (valeur basale = 8.31 %), montrant donc la non-infériorité de l’insuline icodec en comparaison de la glargine. En effet, la différence estimée entre les traitements est de 0.02 point de pourcentage (IC 95 % = -0.11 à +0.15 ; p < 0.0001). Globalement, 171 (soit 59 % des 291 participants du groupe icodec) et 167 (soit 57 % des 291 participants du groupe glargine) ont eu un effet secondaire. Trente et un effets secondaires graves ont été rapportés chez 22 (8 %) des 291 participants du groupe icodec et 33 effets secondaires sérieux ont été rapportés chez 25 (soit 9 %) des 291 participants) qui ont reçu la glargine. Globalement, en combinant les hypoglycémies de niveau 2 et de niveau 3, les taux étaient similaires entre les groupes de traitement. Il n’y a pas eu d’autre problème de sécurité sous icodec. En conclusion, chez les patients ayant un diabète de type 2 ancien insulinotraité, sous un schéma basal bolus, l’administration d’icodec 1 fois par semaine montre une amélioration similaire en termes de contrôle glycémique avec moins d’injections d’insuline basale, et une dose d’insuline bolus inférieure et sans augmentation des taux d’hypoglycémies en comparaison de l’administration quotidienne d’insuline glargine. La force de cette étude est l’utilisation d’une surveillance continue du glucose masquée, le taux élevé de participants ayant terminé l’étude et l’inclusion d’une population internationale importante, variée sur le plan ethnique. A contrario, elle souffre d’une durée relativement courte et du caractère ouvert de son design.

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