Neuder

50 000 médecins en plus d'ici deux ans : l'ambitieux objectif du ministre de la Santé

Interrogé par la commission des affaires sociales du Sénat, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a indiqué, mercredi 12 mars, vouloir atteindre les 50 000 médecins supplémentaires d'ici deux ans. Il souhaite notamment intégrer plus facilement les étudiants français partis se former à l'étranger et les Padhue.  

14/03/2025 Par Chloé Subileau
Internat Padhue Externat PASS/LAS
Neuder

50 000 médecins supplémentaires d'ici deux ans ? C'est l'objectif avancé par Yannick Neuder, mercredi 12 mars, devant la commission des affaires sociales du Sénat. Auditionné pendant deux heures par les sénateurs, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a détaillé sa feuille de route, insistant notamment sur la démographie médicale et la formation.

Pour lutter contre le manque de soignants en France, le locataire de l'avenue de Ségur entend ainsi "ouvrir largement la formation" médicale et "utiliser toutes les voies" possibles. Actuellement, "nous formons [grâce à la formation initiale, NDLR] à peu près, à l'épaisseur du trait, le même nombre de médecins qu'en 1970", alors que "nous sommes 15 millions de Français en plus, avec une population âgée", a rappelé Yannick Neuder. Surtout, le "rapport au travail" a changé, renforçant la nécessité de former plus de soignants. "On va pas revenir sur cette évolution sociétale sur le rapport au travail, c'est comme ça. En tout cas, ça serait une erreur de pas la considérer", a-t-il ajouté, devant la commission des affaires sociales du Sénat.

Le ministre chargé de la Santé ambitionne ainsi, "dans les deux ans, [d']avoir un projet de 50 000 médecins supplémentaires". Pour atteindre ce chiffre, Yannick Neuder compte s'appuyer sur la "voie initiale" qui forme chaque année, selon lui, "à peu près 12 000" nouveaux praticiens, ainsi que sur les docteurs juniors. "Nous avons [environ] 3 700 docteurs juniors qui [vont être] injectés directement dans les territoires [à partir de novembre 2026, suite à la mise en place de la quatrième année d'internat de médecine générale, NDLR], et je souhaite que derrière, on puisse développer un autre profil qui sont les assistants de[s] territoires. Nous pouvons aussi mettre [en place] ces assistants de[s] territoires pour que ces médecins puissent, en lien avec les ARS, exercer dans les zones en difficulté", a insisté Yannick Neuder. 

 

"Ce ne sont pas des solutions hyper immédiates"

Le ministre souhaite également simplifier la procédure pour permettre aux étudiants français partis se former en médecine à l'étranger (Roumanie, Espagne, Belgique…) de revenir en France. Ce sont a minima 5 000 jeunes qui sont concernés ; "il faut qu'on travaille sur ce sujet", a lancé Yannick Neuder, qui avait déposé en 2023 une proposition de loi visant à réintégrer ces étudiants. 

 

Enfin, le ministre souhaite s'appuyer sur les praticiens à diplôme hors de l'Union européenne (Padhue), qui dénoncent depuis plusieurs mois leurs conditions de travail précaires. "Chaque année, nous pouvons envisager raisonnablement, si l'on simplifie [leur parcours de régularisation, NDLR], d'intégrer 4 000 Padhue", a-t-il affirmé.

Tout cela "commence un peu à faire du monde", a glissé le ministre, dont les calculs avancés ce mercredi devant les sénateurs ne semblent toutefois pas atteindre les 50 000 médecins supplémentaires. "Ce ne sont pas des solutions hyper immédiates, mais qui peuvent commencer à voir le bout du jour en 2026", a précisé Yannick Neuder, appelant à une stabilité au sein du Gouvernement. "Ce n'est pas en trois ou quatre mois que l'on peut avancer sur [de tels] sujets", a-t-il conclu. 

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3 débatteurs en ligne3 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
Encore un Sinistre qui fait semblant de réfléchir à une problématique qui lui reste totalement étrangère (il ne pense en effet qu'aux solutions à extraire de l'Etranger . . .). Nous aimerions que soient publiées les grilles de rémunérations horaires de tous ces décideurs d'opérette qui saccagent le paysage sanitaire et social en sous-France depuis tant d'années . . . et pouvoir les comparer "démocratiquement" avec les bilans financiers des cabinets libéraux . Car LA question est d'abord Là : la rémunération horaire nette à rapporter à l'horaire hebdomadaire de travail dont la féminisation du métier fera mécaniquement et fort dignement baisser la plage disponible (on va doucement passer des 70 heures/semaine aux 35 heures pour tous). Se pourrait-il qu'à l' E.N.A (écrivez le à l'envers, pour voir . . .) on n'apprenne plus la DIVISION ?
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 9 mois
Depuis plus de 50 ans et des tas de rapports des Doyens, des Académiciens, et des Ministres successifs , on s'arqueboute sur un seul indicateur celui du nombre de médecins formés en France. Notre pays n'a jamais disposé d'autant de médecins formés , c'est même un record mondial. Pour autant les déserts sont de plus en plus graves dans les filières où on en a le plus besoin : La médecine générale de proximité , la pédiatrie, la gériatrie, les urgences, la psychiatrie, la gynécologie... Nos décideurs devraient tous démissionner et être remplacés par de l'IA , au moins on aurait une ébauche de solutions utiles...
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 9 mois
(A + B + C - D) X 2 = ? Explications: A = les nouveaux diplômés en France. B = Les nouveaux diplômés (expatriés) en Europe, C = les Padhue régularisés, D = les départs à la retraite. X2= 2 ans. Faut pas oublier les départs! Donc même les Énarques (la plupart sait quand même compter ou elle a des tableurs pour le faire) peuvent se rendre compte que le compte n'est pas bon. L'ambition, si elle résume la volonté du ministre, ne suffit pas. Pour les quelques confrères qui pensent que la féminisation est une des causes de pénurie je me demande ce qu'ils pensent de la profession infirmière (serait ce la masculinisation qui pose problème?). Pour ceux qui pensent que l'esclavagisme (des internes), c'était le bon temps: rejoignez notre époque moderne! On pourrait aussi assigner les médecins anciens ministres, députés, sénateurs, Etc... En fait non seulement je n'y tiens pas mais encore il ne feraient pas le nombre suffisant! Amélioration des conditions de travail, de la considération de la profession (avec sans doute un effort de celle ci), de la rémunération et des statuts: il me semble que ce sont les bonnes pistes et trouver les moyens d'y parvenir: ce serait un contrat d'objectifs et de moyens qui devrait s'imposer au ministère et ses agences et tutelles plutôt que de fixer des objectifs sans les moyens aux universités, aux hôpitaux et aux "individualités" chargés de subvenir à la santé de leurs compatriotes. Vaste programme comme dirait l'autre!
 
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