
50 000 médecins en plus d'ici deux ans : l'ambitieux objectif du ministre de la Santé
Interrogé par la commission des affaires sociales du Sénat, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a indiqué, mercredi 12 mars, vouloir atteindre les 50 000 médecins supplémentaires d'ici deux ans. Il souhaite notamment intégrer plus facilement les étudiants français partis se former à l'étranger et les Padhue.

50 000 médecins supplémentaires d'ici deux ans ? C'est l'objectif avancé par Yannick Neuder, mercredi 12 mars, devant la commission des affaires sociales du Sénat. Auditionné pendant deux heures par les sénateurs, le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins a détaillé sa feuille de route, insistant notamment sur la démographie médicale et la formation.
Pour lutter contre le manque de soignants en France, le locataire de l'avenue de Ségur entend ainsi "ouvrir largement la formation" médicale et "utiliser toutes les voies" possibles. Actuellement, "nous formons [grâce à la formation initiale, NDLR] à peu près, à l'épaisseur du trait, le même nombre de médecins qu'en 1970", alors que "nous sommes 15 millions de Français en plus, avec une population âgée", a rappelé Yannick Neuder. Surtout, le "rapport au travail" a changé, renforçant la nécessité de former plus de soignants. "On va pas revenir sur cette évolution sociétale sur le rapport au travail, c'est comme ça. En tout cas, ça serait une erreur de pas la considérer", a-t-il ajouté, devant la commission des affaires sociales du Sénat.
Le ministre chargé de la Santé ambitionne ainsi, "dans les deux ans, [d']avoir un projet de 50 000 médecins supplémentaires". Pour atteindre ce chiffre, Yannick Neuder compte s'appuyer sur la "voie initiale" qui forme chaque année, selon lui, "à peu près 12 000" nouveaux praticiens, ainsi que sur les docteurs juniors. "Nous avons [environ] 3 700 docteurs juniors qui [vont être] injectés directement dans les territoires [à partir de novembre 2026, suite à la mise en place de la quatrième année d'internat de médecine générale, NDLR], et je souhaite que derrière, on puisse développer un autre profil qui sont les assistants de[s] territoires. Nous pouvons aussi mettre [en place] ces assistants de[s] territoires pour que ces médecins puissent, en lien avec les ARS, exercer dans les zones en difficulté", a insisté Yannick Neuder.
"Ce ne sont pas des solutions hyper immédiates"
Le ministre souhaite également simplifier la procédure pour permettre aux étudiants français partis se former en médecine à l'étranger (Roumanie, Espagne, Belgique…) de revenir en France. Ce sont a minima 5 000 jeunes qui sont concernés ; "il faut qu'on travaille sur ce sujet", a lancé Yannick Neuder, qui avait déposé en 2023 une proposition de loi visant à réintégrer ces étudiants.
Enfin, le ministre souhaite s'appuyer sur les praticiens à diplôme hors de l'Union européenne (Padhue), qui dénoncent depuis plusieurs mois leurs conditions de travail précaires. "Chaque année, nous pouvons envisager raisonnablement, si l'on simplifie [leur parcours de régularisation, NDLR], d'intégrer 4 000 Padhue", a-t-il affirmé.
Tout cela "commence un peu à faire du monde", a glissé le ministre, dont les calculs avancés ce mercredi devant les sénateurs ne semblent toutefois pas atteindre les 50 000 médecins supplémentaires. "Ce ne sont pas des solutions hyper immédiates, mais qui peuvent commencer à voir le bout du jour en 2026", a précisé Yannick Neuder, appelant à une stabilité au sein du Gouvernement. "Ce n'est pas en trois ou quatre mois que l'on peut avancer sur [de tels] sujets", a-t-il conclu.
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