
"C'est mieux quand le patient annonce la couleur et qu'on peut donc préparer le créneau horaire et les moyens techniques à lui consacrer"

"C'est mieux quand le patient sait pourquoi il vient, qu'il annonce la couleur et qu'on peut donc préparer le créneau horaire et les moyens techniques à lui consacrer.
Le premier problème n'est pas quand le patient sincère vient avec plusieurs motifs, mais avec plusieurs pathologies (car plusieurs motifs peuvent être reliés par une même pathologie). Ce n'est pas tant qu'il veut économiser le prix d'une consultation, c'est juste qu'il a eu tellement de mal à avoir son rendez-vous qu'il a fait sa liste. Et le problème posé est moins le problème de la rémunération (car il existe tout un tas de solutions dans la codification pour cumuler des actes techniques et/ou cliniques ou revaloriser une consultation complexe) que celui du temps à consacrer qui va déborder du créneau prévu.
Le second problème est le patient malhonnête qui prend volontairement rendez-vous pour un motif banal pour exposer un problème complexe sans rapport ou plusieurs problèmes indépendants (ce qui ramène un peu à la situation de celui qui prend rendez-vous pour un autre, ou qui amène plusieurs personnes).
Cela soulève donc 2 points clefs :
1- Celui de l'information : qui doit toujours être préalable. Le patient informe clairement le médecin du ou des motifs, et le médecin informe clairement en retour de ce qu'il peut faire ou pas dans le créneau. Pour la rémunération, on n'en est pas encore au devis, mais on s'en rapproche : l'annonce claire des tarifs faisant partie des obligations conventionnelles. Le patient a des droits, mais le médecin aussi, qui se résument sous le terme déontologique de "contrat de soins" (un contrat c'est bien quand c'est tacite, c'est mieux quand c'est écrit). On annonce clairement au patient qu'on va s'occuper du ou des problèmes pour le(s)quel(s) il a pris rendez-vous, et surtout qu'on est susceptible de reporter une partie du problème sur un autre rendez-vous.
2- Celui du temps passé devant une exigence imprévue du patient. Et c'est vrai que tout serait tellement plus simple si certaines consultations étaient rémunérées au temps passé, ou plutôt puisque nous sommes dans un pays ultra-libéral lévogyre, au temps dépassé (on annonce le forfait, on annonce le dépassement).
Reste à évoquer le problème Système "D" qui ne va pas trop plaire aux soignants des consultations ultra courtes payées au plein tarif, (on parle d'unité seconde) sous prétexte de rééquilibrer les consultations longues (on a tous des loyers à payer...).
Rappel : le temps passé avec chaque patient étant évalué par la simple soustraction (T2-T1) de 2 pointages successifs de signatures patients horodatée, dès lors qu'on introduit une carte pucée dans une fente sécurisée, et ce n'est pas parce qu'on ne l'exploite pas, qu'on ne le collecte pas !"
Par Blue G., gynécologue-obstétricien
Argument posté en réponse au débat "'Un motif, une consultation' : approuvez-vous cette pratique ?"
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