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Comment j'ai créé le Samu en cachette

[HOMMAGE] Le Pr Louis Lareng, fondateur du Samu, est décédé dimanche 3 novembre à l'âge de 96 ans. En mars 2018, Egora avait dressé son portrait au terme d'un long entretien inoubliable. 
 

Article initialement publié le 14 mars 2018

 

Pionnier un jour, pionnier toujours. Voilà ce qu'on pense en écoutant le Pr Louis Lareng raconter de sa voix rocailleuse l'épopée de la création du premier Samu à Toulouse, dans les années 1960. Car c'est avec la même soif d'entreprendre que le Pyrénéen s'est lancé ensuite dans la création de la protection civile, puis dans l'aventure de la télémédecine. Récemment honoré par l'Université Paul-Sabatier de Toulouse, dont il a été le premier président, Louis Lareng poursuit son travail sur les innovations en e-santé et sur l'intelligence artificielle, à l'ARS de Toulouse.

 

Lorsque Louis Lareng (prononcer Larhan') a commencé à réfléchir sérieusement à l'organisation des urgences, dans son hôpital toulousain, il y avait de plus en plus de blessés sur les routes et aucun moyen organisé pour les emmener à l'hôpital. Néanmoins, ailleurs en France, plusieurs grands noms avaient déjà réfléchi à la médicalisation des accidentés sur les lieux, et à leur transport.

Mais à Toulouse, "ils étaient ramassés par les médecins ou les passants, dans leurs voitures", raconte l'homme de 94 ans avec son fort accent des Hautes Pyrénées où des "r" roulent parfois, par effraction. "Je me suis dit que c'était l'hôpital qui devait se rendre au pied de l'arbre, mais les oppositions étaient fortes, très fortes." Alors avec un complice, le concierge de l'hôpital, ils se sont organisés pour partir "en cachette" de la hiérarchie sur les lieux de l'accident pour ramener les blessés à l'hôpital. On était dans les années soixante...

"Le malade que j'étais allé chercher et sauver en plein Toulouse la nuit précédente était le fils d'un médecin, qui devait plaider contre moi le lendemain en commission de discipline"

"Cela a duré un certain temps, où j'ai été soutenu par beaucoup de personnes, comme la police, les gendarmes et même les militaires qui me laissaient passer, en arguant d'une mission humanitaire. Mais malgré cela, je cravachais, je cravachais… " se souvient-il. Pire, l'hôpital ne voulait rien entendre et a même envisagé de le faire passer en conseil de discipline...

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