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Le pourvoi de la HAS pour protéger l'identité des membres du groupe de travail sur les patients transgenres rejeté

Contrainte par un jugement à révéler les noms des experts ayant participé à un groupe de travail sur les personnes transgenres, la Haute Autorité de santé (HAS) avait décidé de se tourner vers la Cour de cassation. Mais son pourvoi a été rejeté par le Conseil d'Etat, a-t-elle annoncé mardi 29 juillet, appelant "à une évolution législative".

30/07/2025 Par Chloé Subileau
Faits divers / Justice
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En mars 2024, la Haute Autorité de santé (HAS) annonçait se pourvoir en cassation contre une décision l'obligeant à révéler les noms des experts ayant participé à un groupe de travail sur les personnes transgenres. Ce jugement, rendu par le tribunal administratif de Montreuil en février 2024, avait donné raison à l'association Juristes pour l'enfance, hostile notamment aux transitions de genre pour les mineurs.

Mais "après avoir accordé à la HAS un sursis à exécution", le Conseil d'Etat a confirmé la position du tribunal administratif et a rejeté son pourvoi, a annoncé la Haut Autorité dans un communiqué, diffusé mardi 29 juillet.

Mi-juillet, la HAS a dévoilé ses premières recommandations sur la transition de genre des personnes trans majeures - celles concernant les mineurs n'ont pas encore été publiées, faute de consensus. L'instance a alors "appliqué sa méthodologie habituelle" et publié la liste de l'identité des experts à l'issue de ces travaux, souligne-t-elle. Toutefois, "pendant toute la durée" de ces travaux, "la HAS garde cette identité confidentielle, afin de préserver la sérénité [des] travaux et de garantir la qualité scientifique de ceux-ci".

Vers une modification de la loi ?

C'est ce secret autour de l'identité des experts travaillant sur les recommandations sur la transition de genre qui avait poussé l'associations Juristes pour l'enfance à saisir la justice.

Le Conseil d'Etat a désormais tranché, et la HAS indique prendre "acte" de sa décision. "Elle constate et regrette cependant que les textes actuels ne permettent pas d'assurer suffisamment la protection des experts", peut-on lire dans son communiqué.

Selon l'instance, "les récentes pressions subies par ces derniers dans le cadre de l'élaboration des recommandations relatives à la prise en charge des adultes souhaitant s'engager dans une démarche de transition de genre rappellent pourtant à quel point ce principe est essentiel pour garantir la sérénité de ces travaux ainsi que leur qualité".

Face à ce constat, la HAS appelle donc "à modifier le cadre législatif afin de renforcer la protection des experts pendant la durée des travaux", et annonce qu'elle "portera cette démarche auprès des pouvoirs publics".

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Claire FAUCHERY

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566 points
Incontournable
Médecins (CNOM)
il y a 4 mois
La HAS n'est pas au dessus des lois et règlements , et non seulement il est indigne de formuler des recommandations aussi officielles que opaques ( pour ne pas dire "non transparentes" ) sous le sigle pompeux de "Haute" autorité ...mais aussi très suspect ! Si les experts sont vraiment des experts connus et reconnus par le milieu scientifique , ils sont respectables et dignes de la confiance de la HAS. Et en toute rigueur scientifique nous en tiendrons compte . Si on a affaire à des "experts" anonymes c'est la porte ouverte à tous les abus. Comment une institution publique ne s'en rend elle pas compte , au lieu de se replier sur son attitude défensive ? Une recommandation de la HAS c'est comme une publication scientifique , il faut passer au crible d'un comité de lecture ...puis des lecteurs ! Bref , sans des informations normales sur la manière et les auteurs de ces recommandations elles ne valent RIEN , et sont bonnes pour la poubelle. Et je regrette que mon argent de contribuable se perde en frais de justice . Et je regrette encore plus que cette affaire idiote discrédite la HAS et ses autres recommandations , formulées elles comme il se doit !
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760 points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 4 mois
Ce qui est affligeant, c'est que ce problème de l'identité sexuelle soit devenu un enjeu politique par la faute de certains politiciens itresponsables ... et on en est à un point qu'il semble effectivement souhaitable de préserver l'anonymat des experts au moins jusqu'au moment de la publication des conclusions. De plus, le ping-pong des décisions de justice me semble bien confus ...
Photo de profil de PETIT BOBO
2,6 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 4 mois
Ça étonnerait que l'association Juristes pour l'enfance demande la transparence sur le nom des experts juste pour le principe... Ça ne m'étonnerait pas qu'ils aient déjà identifié quelques experts "critiquables" car non entièrement motivés par des raisons médicales et ethiques. La transition de genre pour les mineurs doit rejeter les motivations dogmatiques ou politiques ou de lobbys...
 
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