Vaccin contre la grippe : des chercheurs expliquent son manque d'efficacité

08/11/2017 Par F. Na.
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Moins de 30% des personnes vaccinées contre la grippe en 2016 ont été protégées, rapportent des chercheurs américains mettant en cause l'efficacité du vaccin. Ils expliquent pourquoi et proposent une autre méthode d'élaboration.

Seules 20 à 30% des personnes vaccinées en 2016 contre la grippe ont effectivement été protégées contre le virus. Cette protection réduite s'explique par une mutation de la souche H3N2 dominante en 2016, expliquent les virologues dont l'étude est publiée lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Le vaccin pour la saison 2017-2018 est similaire à celui de l'an dernier, ce qui augure une saison "difficile si elle est de nouveau dominée par le virus H3N2", explique Scott Hensley, professeur à la faculté de médecine Perelman de l'université de Pennsylvanie et principal auteur de ces travaux, en recommandant toutefois la vaccination. Le vaccin 2016 avait bien été "actualisé" pour y inclure la nouvelle version de cette protéine mutante mais sans grand succès, précise-t-il. La plupart des protéines virales de vaccins sont purifiées à partir de virus cultivés dans des œufs de poule. Mais une petite partie des vaccins est produite à partir de cultures cellulaires, plus rapides et plus souples. Or Scott Hensley et son équipe ont constaté que la protéine mutante du virus H3N2 se développait mal dans des cultures dans des œufs. Les chercheurs ont montré que les anticorps produits chez des furets, un modèle de recherche animal pour la grippe, et chez des humains, exposés aux virus produits dans ces cultures, neutralisaient difficilement les virus H3N2 en circulation. Mais les anticorps à la nouvelle protéine mutante produits dans des cultures cellulaires ont eux été efficaces, soulignent-ils. "Nos expériences suggèrent que des antigènes du virus de la grippe cultivés dans des systèmes autres que des œufs sont probablement plus aptes à déclencher une réaction immunitaire en produisant des anticorps neutralisant les virus H3N2 en circulation", explique le professeur Hensley. "Nos données suggèrent que nous devrions investir dans de nouvelles technologies permettant de nettement accroître la production de vaccins contre la grippe qui ne dépend pas des œufs", fait-il valoir. "Mais en attendant tout le monde devrait se faire vacciner chaque année contre la grippe car même une protection limitée contre les virus H3N2 vaut mieux que rien", recommande le scientifique. [Avec AFP]

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