Yannick Neuder

Yannick Neuder lors des vœux de l'Ordre, le 9 janvier 2024 (Crédit : Egora)

"Nous avons perdu le contrôle de notre système de formation", déplore Neuder qui veut mettre fin au numerus clausus

Invité lors de la cérémonie des vœux du conseil national de l'Ordre des médecins, le ministre en charge de la Santé et de l'Accès aux soins a tenu un long discours destiné à rassurer les médecins et dans lequel il a insisté sur "le rôle fondamental" des soignants dans la société. Il a également développé ses quatre priorités pour la santé.  

10/01/2025 Par Sandy Bonin
Yannick Neuder

Yannick Neuder lors des vœux de l'Ordre, le 9 janvier 2024 (Crédit : Egora)

"Je ne veux pas faire une politique de santé contre vous, je veux la faire avec vous", a martelé Yannick Neuder lors des vœux de l'Ordre des médecins, jeudi 9 janvier. Le ministre de la Santé, cardiologue "depuis 25 ans", a affirmé qu'il devrait "acquérir sa solidité" à l'aide des professionnels de santé avant de revenir sur ses quatre priorités.

La première, sans surprise, est l'accès aux soins, "un enjeu crucial" selon le ministre. "Je souhaite que l'on fasse confiance aux acteurs locaux", "il faut s'appuyer sur les organisations territoriales", a estimé Yannick Neuder. 

La formation est le deuxième "défi" du ministre. Il souhaite miser sur l'attractivité des métiers, constatant que "nos jeunes sont très attirés par les métiers du soin". "Le système a été trop restrictif, avec beaucoup de départs à l'étranger, qui nous a conduit à perdre le contrôle de notre système de formation. 50% des effectifs de nouveaux praticiens sont formés à l'étranger. On ne peut pas être une grande nation qui perd le contrôle de la formation de ses soignants", a-t-il insisté. "Je veux que nous puissions supprimer le numerus clausus pour définir des besoins adaptés aux territoires en fonction des capacités de formation", a expliqué le ministre. 

Ce dernier a également affirmé la volonté de porter la proposition d'assistanat territorial de la Conférence des doyens, signée par l'Ordre, l'Anemf et l'Isni. Il a souligné l'importance de la création de passerelles pour favoriser le changement de filière et permettre aux médecins "de ne pas faire toujours la même spécialité". 

 

"Il faut dépenser mieux"

"Le défi démographique" est la troisième priorité portée par le ministre. "On forme le même nombre de médecins qu'en 1970 alors que nous sommes 15 millions en plus et que le rapport au travail a changé. Il faut 2,3 médecins pour remplacer un praticien qui part à la retraite", a pointé Yannick Neuder. Le développement de la prévention est l'une des solutions envisagées face à ce constat. "Nous avons des marges de progression sur ce sujet" a constaté le ministre. "On peut être efficient sans dépenser plus. Il faut dépenser mieux", a-t-il ajouté. 

Enfin, la question de la souveraineté sanitaire est le dernier défi pointé par Yannick Neuder, soulignant notamment les relocalisations de production de médicaments. 

"La tâche est immense, la responsabilité encore plus grande, mais je sais que je vais pouvoir compter sur un écosystème qui va me permettre de m'inscrire dans la durée", a conclu le ministre.  

Médecins, serez-vous prêts à aller exercer jusqu'à 2 jours par mois dans un désert ?

Michael Finaud

Michael Finaud

Non

On comprend parfaitement que ce gouvernement et ce Ministre pourtant médecin et ses 8 prédécesseurs détestent la médecine libérale... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 4 mois
Intéressant ce pourcentage de 50% des praticiens (médecins, je suppose) formés à l'étranger. Justement , cela prouve la difficulté de planifier, et le besoin d'une souplesse (offerte, justement, par
Photo de profil de Bruno Goulesque
1,3 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 4 mois
Il faut également supprimer l'accès aux spécialités tel qu'il existe, re instaurer les CES qui permettaient de choisir sa spécialité et d'en faire plusieurs pour éviter d'être coincé toute sa vie dans
Photo de profil de Michel Rivoal
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 4 mois
Ok pour le constat, faut retrouver le contrôle de notre système de formation. Est ce que ça passe par un numerus "claupertus" je n'en sais rien mais il faudrait quand même savoir planifier le nombre
 
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