La mortalité infantile augmente en France

02/03/2022 Par Marielle Ammouche
Santé publique
Après avoir été longtemps parmi les bons élèves, la France connait depuis 2012 une augmentation de 7% de la mortalité infantile, liée principalement à une mortalité précoce.
 

Le taux de mortalité infantile est en augmentation en France depuis 2012, et un excès de 1 200 décès d’enfants de moins de 1 an est constaté chaque année. Il se distingue en cela de plusieurs de ses voisins européens - tels que la Suède ou la Finlande - qui
affichent une baisse constante de cet indicateur fondamental de l’état de santé du pays, depuis la Seconde guerre mondiale. Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Paris, de l’AP-HP et du CHU de Nantes, en collaboration avec des équipes de l’Université de Californie, ont analysé les données d’état civil de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) entre 2001 et 2019. Ainsi, au cours de cette période d’étude, 14 622 096 naissances vivantes ont eu lieu, et parmi elles, 53 077 décès de nourrissons de moins de 1 an ont été enregistrés, ce qui correspond à un taux de mortalité infantile moyen de 3,63/1 000 (4,00 chez les garçons, 3,25 chez les filles). Près d’un quart des décès (24,4%) sont survenus au cours du premier jour de vie et la moitié (47,8%) au cours de la période néonatale précoce, soit au cours de la première semaine suivant la naissance. Lorsque l’on regarde l’évolution au cours de la période, on constate que, après avoir longtemps été parmi les bons élèves, la France a connu une inflexion de la tendance à partir de 2012. Ainsile taux de mortalité infantile a fortement diminué entre 2001 à 2005, puis de façon plus lente de 2005 à 2012. Puis, on a constaté une augmentation significative de 7 % du taux de mortalité infantile, faisant passer ce taux de 3,32 décès pour 1000 naissances vivantes en 2012 à 3,56 en 2019. Selon les auteurs, cette tendance est liée principalement à une augmentation du taux de mortalité infantile dans la période néonatale précoce – en rapport avec la prématurité ou la présence d’anomalies congénitales -, mais non à la modification des pratiques d’état-civil, ni à la modification des pratiques médicales pour la prise en charge des nouveau-nés atteints d’affections graves. "Grâce à des analyses statistiques poussées, nous avons identifié une aggravation significative du taux de mortalité infantile en France depuis 2012. En comparant les données par rapport à d’autres pays européens à économie similaire tels que la Suède et la Finlande, on observe chaque année en France un excès d’environ 1200 décès d’enfants âgés de moins d’un an", explique le Pr Martin Chalumeau, dernier auteur de l’étude. "Il est primordial de pouvoir explorer en détail les causes de cette augmentation en disposant par exemple d’informations systématiques sur les circonstances médicales et sociales précises de ces décès et en faisant de cette population, qui est la plus vulnérable, une réelle priorité de recherche et de santé publique, ce qui n’est pas le cas actuellement", conclut le chercheur.

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