François Hollande

Crédit : Wikimedia Commons, João Pedro Correia

François Hollande propose de créer un statut de "réfugié scientifique"

L'ancien président de la République, François Hollande, propose de créer un statut de "réfugié scientifique" qui pourrait bénéficier aux chercheurs, notamment américains, obligés de quitter leur pays pour des raisons politiques. 

18/04/2025 Par Chloé Subileau
International
François Hollande

Crédit : Wikimedia Commons, João Pedro Correia

Créer un statut de "réfugié scientifique" : c'est l'objet de la première proposition de loi déposée, mardi 17 avril, à l'Assemblée nationale par François Hollande depuis son élection comme député en juillet dernier. Alors que des "scientifiques, chercheurs et universitaires" sont contraints à l'exil "dans de nombreux pays", et notamment aux Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ces individus "se retrouvent parfois dans un vide juridique et institutionnel", expose l'ex-président de la République, en préambule de son texte.

"Les mécanismes actuels du droit d'asile ne prennent pas en compte les spécificités du milieu académique et la cible que sont devenus les scientifiques au sein des régimes autoritaires", poursuit le député de la Corrèze. "Au même titre que les journalistes ou les opposants politiques, lorsqu’ils sont entravés, menacés, censurés, les scientifiques doivent donc nécessairement pouvoir être reconnus comme des réfugiés à part entière", insiste-t-il.

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La création d'un statut de réfugié dédié à ces personnes "permettrait un traitement plus rapide et efficace" de leur dossier de demande d'asile en France "avec des critères d’éligibilité clairs, des passerelles d’intégration professionnelle, un accompagnement ciblé et une continuité de la recherche mondiale", écrit François Hollande. Un tel statut permettrait ainsi "d'offrir un refuge aux chercheurs menacés, tout en leur permettant de développer leur capital intellectuel" et de contribuer à l'innovation sur le territoire français, avance le député socialiste.

Dans le contexte politique et international actuel, "la création d’un tel statut prend malheureusement tout son sens. Elle ne serait pas seulement une mesure de protection, elle serait aussi une déclaration politique forte", a réagi dans un communiqué le Pr Alain Puisieux, président du directoire de l'Institut Curie. "Elle affirmerait haut et fort que la liberté académique n’est pas négociable et qu’en la défendant, nous défendons bien plus que des idées, nous défendons les conditions mêmes du progrès", a-t-il soutenu.

"Au-delà du geste", cette mesure doit "donner l’image d’un pays qui est le nôtre, un pays qui accueille ces scientifiques", notamment ceux exerçant dans les domaines les plus concernés par "les mesures" prises par Donald Trump aux Etats-Unis et dans d'autres pays que sont "le climat et la santé", a précisé François Hollande, auprès de l'AFP.  

[avec AFP] 

2 débatteurs en ligne2 en ligne
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 7 mois
Réfugié scientifique Belle idée mais en avons nous les moyens? Une fois de plus le principe est louable d’offrir aux chercheurs une alternative quand leur pays (gouvernants) se retrouve dévier vers l’obscurantisme et la censure et menace la liberté de penser ou de s’exprimer. Il me semble que c’est une solution pour les étudiants/chercheurs des USA qui permettrait le « retour des cerveaux » aspirés à une autre époque par des conditions sociales et organisationnelles plus favorables de l’autre côté de l’Atlantique. L’équité serait « parfaite » si elle incluait les étudiantes/chercheuses afghanes et bien d’autres mais je me garderais de faire un procès d’intention avant qu’une telle loi soit discutée. Maintenant en avons nous les moyens? Beaucoup d’étudiants et de chercheurs sont partis parce qu’on ne donnait ni les moyens ni les débouchés et rémunérations auxquels ils pouvaient prétendre. Il faudrait sans doute que ce projet de loi soit porté au niveau européen et c’est là que si les moyens sont possibles la volonté politique est diluée et le temps pour la mettre en œuvre n’a aucun rapport avec « l’urgence » de la situation et c’est là qu’on peut regretter qu’on ait pas eu cette idée pour les afghanes dont je parlais, pour qui c’est sans doute trop tard! Je n’ose (ben si) citer De Gaulle qui disait "des chercheurs qui cherchent, on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche!" C’est dire autrement que s’il on en vient à trouver une terre d’asile à ces chercheurs, il faudra sans doute opérer une sélection qui ne soit pas une discrimination. Discrimination qui est le principal problème aux USA (domaine de recherche, genre et orientation sexuelle, etc… comme on peut voir pourquoi les crédits fédéraux sont coupés à certaines universités dites trop revendiquantes par l’administration « trumpienne »). Bref, je redis « belle idée », mais on n’a pas fini de s’écharper à l’assemblée nationale où par ailleurs François Hollande n’a pas que des amis!
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