"Il est temps d'agir" : les médecins nordistes appelés à boycotter le DMP et les ordonnances numériques
Contre les attaques de l'Assemblée nationale, la CSMF des Hauts-de-France a décidé de lancer une première action collective. Elle appelle les médecins de la région à stopper dès maintenant l'alimentation du DMP ainsi que la réalisation d'ordonnances numériques.
"Médecins libéraux des Hauts-de-France : il est temps d'agir. Depuis trop longtemps, les responsables politiques malmènent la médecine libérale", fustige, sur ses réseaux sociaux, l'antenne régionale de la CSMF. Dénonçant les attaques répétées des politiques, notamment au travers du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, le syndicat a décidé de lancer "une première action collective" de contestation. Celle-ci consiste en un "arrêt immédiat de l'alimentation du DMP" et en un "arrêt des ordonnances numériques".
Le budget de la Sécu prévoit, en effet, de pénaliser financièrement les établissements et les professionnels de santé libéraux manquant à leur obligation d'alimentation du DMP. Tel qu'initialement présenté, le texte stipule que la pénalité financière pourra atteindre 2500 euros par manquement constaté, dans la limite de 10 000 euros par an. En commission des Affaires sociales, les sénateurs ont supprimé cette disposition. "On a été un peu sauvés par le Sénat, mais c'est loin d'être suffisant", a souligné le Dr Bertrand Legrand, secrétaire général de la CSMF Hauts-de-France dans une vidéo diffusée sur LinkedIn.
Si le DMP ne marche pas, c'est pour une seule et bonne raison : c'est qu'il a été mal construit
Objectif de l'action lancée par la CSMF des Hauts-de-France : "Que les politiques comprennent que nous faisions le travail d'alimenter le DMP, mais si le DMP ne marche pas, c'est pour une seule et bonne raison, c'est qu'il a été mal construit, que nous ne pouvons pas le consulter, que ça nous prend trop de temps", explique le généraliste de Tourcoing. Et de lancer un appel aux confrères nordistes : "Libérez-vous de ce temps perdu, puisque de toute façon personne ne consulte le DMP à part les politiques qui s'enorgueillissent du nombre de dépôts que nous faisons." Le représentant syndical précise que cette action devrait courir sur "au moins deux ou trois mois".
Au niveau national, la CSMF a lancé un mouvement de boycott des commissions paritaires locales (CPL), des commissions paritaires régionales (CPR) et des commissions paritaires nationales (CPN), "dans l'attente des prochaines actions qui seront décidées à la réunion intersyndicale", mardi prochain.
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