"Attention à ce que le remède ne soit pas pire que le mal" : Braun sceptique sur la taxe lapin

03/05/2023 Par Louise Claereboudt
Pour le ministre de la Santé, sanctionner financièrement les patients qui n’honorent pas leurs rendez-vous médicaux présente un risque d’"entraîner un renoncement aux soins". 
 

"Attention", a répété le locataire de l’avenue de Ségur, ce mercredi matin, au micro de France Inter. Le ministre de la Santé était invité à réagir à la proposition de son collègue en charge des Comptes publics pour lutter contre les rendez-vous non honorés par les patients. Dans un entretien accordé à Ouest-France le 24 avril, Gabriel Attal s’était montré favorable à un mécanisme de sanction financière permettant au médecin d’être indemnisé : "Si vous ne vous présentez pas, le remboursement du rendez-vous suivant serait minoré d’une certaine somme qui pourrait être de dix euros. Cinq euros iront au professionnel de santé et cinq euros à l’Assurance maladie". 

Mais pour François Braun, taxer les lapins comporte un risque réel de "renoncement aux soins". "Ça peut sembler peu 5 euros, mais pour bon nombre de nos concitoyens, c’est important", a-t-il déclaré. Si "la proposition [de taxe] est sur la table depuis pas mal de temps", le ministre de la Santé s’est montré plus précautionneux que son collègue du Gouvernement : "Mon rôle d’ancien médecin, mon rôle de ministre de la Santé et de la Prévention, c’est de dire ‘Attention à ce que le remède ne soit pas pire que le mal’."  

François Braun semble préférer poursuivre les échanges avec les plateformes de prise de rendez-vous pour réduire le phénomène, "parce que la plupart du temps, on ne fait pas exprès de ne pas venir à un rendez-vous médical, on peut oublier". Si l'URPS médecins d'Ile-de-France a estimé qu'en un an, 27 millions de consultations étaient ainsi perdues en France, le ministre de la Santé a souligné qu’il s’agissait d’un "chiffre ancien" et avancé une autre donnée, basée sur les plateformes qui disposent "de chiffres très précis" :  "C’est 3,5% des consultations, soit 9 millions, contre 7% chez les médecins qui n’ont pas ce type de plateforme.", a-t-il ajouté.  

[avec France Inter

 
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