Identification de bactéries "antidépresseurs" dans le microbiote intestinal

16/12/2020 Par Marielle Ammouche
Psychiatrie
Plusieurs données ont déjà mis en évidence que des altérations du microbiote intestinal, pouvaient avoir un impact sur troubles de l’humeur, ou encore l’efficacité de certains antidépresseurs comme la fluoxetine.

  Mais des chercheurs français ont voulu aller plus loin et ont pu préciser la nature physiopathologique de ce lien, en montrant l’existence de lipides, des endocannabinoïdes, essentiels au bon fonctionnement du cerveau. Ils ont, en outre, réussi à identifier des bactéries à potentiel antidépresseur, qui pourraient s’administrer par voie orale, des « psychobiotiques ». Pour arriver à ces résultats, les chercheurs (Institut Pasteur, Inserm et CNRS, Paris, Lyon) ont analysé des modèles animaux sain et présentant des troubles de l’humeur. Ils ont ainsi mis en évidence qu’un stress chronique entraine une modification du microbiote intestinal, qui lui-même entraine un effondrement de certains métabolites lipidiques (des endocannabinoïdes), situés dans le sang et le cerveau. Cette baisse des endocannabinoïdes peut aboutir à un état dépressif via un défaut de fonctionnement du système de communication dérivé de ces mêmes métabolites. Ces endocanabinoïdes se lient sur des récepteurs du THC. Et les chercheurs ont découvert que leur baisse dans l’hippocampe, une zone qui participe aux émotions et aux souvenirs engendre un état dépressif.

Cette découverte pourrait donc avoir un impact thérapeutique. Ainsi, Pierre-Marie Lledo (CNRS/Institut Pasteur), co-dernier auteur de l’étude précise : « de façon surprenante, le simple transfert du microbiote d’un animal présentant des troubles d’humeur à un animal en bonne santé suffit à induire des modifications biochimiques, et conférer des comportements synonymes d’un état dépressif chez ce dernier ». Les bactéries en cause au niveau du microbiote ont été identifiées par les chercheurs. Elles sont fortement diminuées chez les animaux présentant des troubles d’humeur. En revanche, lorsqu’on les administre en traitement oral, il est possible de restaurer un niveau normal des endocannabinoïdes et, par conséquent, de traiter l’état dépressif. Ainsi, ces bactéries pourraient agir en tant qu’antidépresseur. On parle alors de « psychobiotiques ».  

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Claire FAUCHERY

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