Valproate et troubles du neurodéveloppement : un possible risque aussi provenant du père

17/05/2023 Par Marielle Ammouche
Neurologie
Une étude suggère que le risque de trouble du neurodéveloppement observé chez les enfants exposés au valproate de sodium pris par leur mère pendant la grossesse, pourrait exister aussi lorsque ce traitement a été consommé par le père dans les 3 mois précédant la conception.
 

Ces nouvelles données proviennent d'une étude, demandée aux laboratoires pharmaceutiques, dans le cadre de la surveillance au niveau européen de ce médicament. Cependant, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) précise, dans un communiqué, que « cette étude présente des limites qui ne permettent pas de tirer de conclusions définitives à ce stade ». Pour aboutir à ces nouvelles données, les auteurs ont comparé, à partir de plusieurs registres scandinaves (Norvège, Suède et Danemark), et sur une longue période, les enfants dont le père était traité au valproate dans les trois mois qui précèdent la conception, par rapport aux enfants dont le père était traité par lamotrigine ou lévétiracétam. Les résultats ont mis en évidence que le valproate augmentait le risque de troubles neuro-développementaux (tels que les troubles du spectre autistique), chez les enfants ayant un père exposé, même si cela était dans une proportion bien inférieure au risque lorsque les mères étaient exposés (30 à 40%). Ainsi, le risque était situé entre 5,6 % et 6,3 % chez les enfants nés de père exposé contre 2,5 % et 3,6 % pour les enfants nés de père traité par lamotrigine ou lévétiracétam. Mais, les autorités reconnaissant les limites de cette étude, il faudra attendre de nouvelles données pour pouvoir conclure sur cette association. Des analyses complémentaires ont donc été demandées aux laboratoires par l’agence européenne du médicament (EMA).   Attention à toute modification du traitement Épilepsie-France a réagi très rapidement à ce communiqué de l’ANSM, soulignant l’angoisse pour les patients que peuvent générer de telles informations, et les risques « de remise en question de leur traitement » qui pourraient s’avérer dangereux. L’association appelle à « la modération », « à ce stade ». « Aucun traitement contre l’épilepsie ne doit être modifié ou arrêté sans l’avis d’un médecin compétent », souligne-t-elle.

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Claire FAUCHERY

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