Frédéric Valletoux, nouveau ministre délégué à la Santé

08/02/2024 Par Mathilde Gendron
Alors que la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a été nommée le 11 janvier dernier, un point d'interrogation persistait encore sur ses éventuels ministres délégués. Ce jeudi 8 février, c'est le député Horizons Frédéric Valletoux qui a récupéré le portefeuille de la Santé. Une "déclaration de guerre" pour la CSMF, qui n'a pas oublié les prises de position de l'ancien président de la FHF contre les médecins libéraux.

  Ce jeudi 8 février, après plusieurs jours d'attente, le Premier ministre Gabriel Attal a nommé le député Frédéric Valletoux ministre délégué à la Santé. Il aura pour rôle de seconder la ministre actuelle du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. 

Frédéric Valletoux, 57 ans, a consacré la première partie de sa carrière au journalisme. En 2001, alors qu'il est rédacteur en chef du quotidien français Les Echos, il décide de se lancer en politique. Il devient conseiller municipal d'opposition à Fontainebleau (Seine-et-Marne) et adhère en 2005 à l'UMP. Cette même année, il devient maire de la commune, une fonction qu'il tiendra jusqu'en 2022. Aux élections législatives de 2007, le Parisien de 41 ans est nommé porte-parole adjoint de l'équipe de campagne de Valérie Pécresse. Trois ans plus tard, il est élu conseillé régional d'Île-de-France. 

En 2016, Frédéric Valletoux se retire du parti Les Républicains. Il annonce rejoindre le parti Horizons d'Edouard Philippe, cinq ans plus tard. En 2022, il est élu député de la 2e circonscription de Seine-et-Marne sous l'étiquette Ensemble.   Fervent défenseur de l'obligation de garde Frédéric Valletoux est également très engagé dans le monde hospitalier. En 2009, il intègre la Fédération hospitalière de France (FHF), en dirigeant la section Île-de-France. En 2011, il devient le président de la FHF. Il occupera ce poste jusqu'en 2022. Son nom fait également référence à une proposition de loi sur l'accès aux soins. Bête noire des médecins libéraux, Frédéric Valletoux a fréquemment pris position pour le rétablissement de l'obligation de garde. Egalement évoquée lors de ce remaniement, Fadila Khattabi qui était ministre déléguée chargée de l'Autonomie et des Personnes handicapées, auprès de Catherine Vautrin, est maintenue à son poste.


Une "déclaration de guerre" pour la CSMF

Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la CSMF a vivement réagi à la nomination de Frédéric Valletoux. "Le Président de la République choisit de déclarer la guerre à la médecine libérale", lance la confédération, qui n'a pas oublié les "prises de positions scandaleuses" de l'ancien président de la FHF, "accusant la médecine libérale d’être la cause des maux de l’hôpital". La CSMF ne digère pas, non plus, la première version très coercitive de la proposition de loi qu'il a portée en tant que député Horizons. Le syndicat lui adresse une mise en garde : "Monsieur le ministre délégué, votre tâche va être immense pour reconquérir la confiance des médecins libéraux. (...) Vous ne construirez pas sans les médecins libéraux."

"Il est resté 10 ans à la tête de l'hôpital, est ce que l'hôpital s'est amélioré ? Loin de là", a réagi de son côté le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML. "II a fait une loi qui a mis tous les médecins historiquement dans la rue", rappelle-t-il, exprimant sa vigilance. 

3 débatteurs en ligne3 en ligne
Photo de profil de Michel Rivoal
10,7 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 2 ans
On dit que parfois, les velléitaires, les opposants, les carriéristes, confrontés aux réalités des responsabilités sont bien forcés de se confronter au terrain et/ou d’écouter leurs « administrés ». Alors, à Fontainebleau, en ce qui concerne la santé, F.V. n’a pas vraiment défendu l’hôpital public au sein de la FHF mais bien « son hôpital » en n’oubliant pas qu’il était aussi maire de "sa bonne ville". Maintenant, quel homme est il ? Droite classique, de l’UMP jusqu’à Horizons et enfin, rallié au Macronisme. Défendre l’hôpital public quand on est de droite… Je demande à voir: l'hôpital entreprise ne m'a pas convaincu! Mais quand on est de gauche, il semble que cela ne s’est pas trop remarqué non plus depuis l'humanisation. Défendre la médecine libérale, c’est plus dans les prédispositions « génétiques » de la droite mais je ne suis pas sûr que ce soit perçu par la profession, excédée par l’absence de vision gouvernementale, elle même soumise à la tutelle sécu et aux ARS et autres DGOS. Alors, Valletoux ou un autre ! Quand à vous mes chers confrères de ce forum, je ne suis pas étonné de vos réactions. Vous n’aimez pas les ministres de la santé. Vous n’aimez pas quand ils sont médecins, vous n’aimez pas quand ils ne le sont pas. Vous n’aimez pas quand elles sont femmes (vous ne relevez que leurs origines supposées subalternes: secrétaire médicale et/ou leur aspect physique: poil au menton). Vous n’aimez pas quand ils sont hommes, trop soumis à droite mais encore pire s'ils sont à gauche (rendez vous compte: un ancien bolchévique)! Je sais bien qu’un forum de discussion est souvent un défouloir. mais pour l’ensemble de la profession « soignant », c'est comme au tarot. Il faut faire « avec », c’est plus facile que faire « sans » et il faut être très fort pour faire « contre ». Nous sommes extrêmement divisés: il va falloir faire avec vous dis je !
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7 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 ans
Wow... Ca va chauffer! On a intérêt à se bouger les fesse. L'incompétence personnifiée qui va nous dicter comment les médecins doivent travailler et gagner leur vie, sur une base de haine de l'inconnu, et de préjugés anti-médecin bien français. Faut voir le coté positif, ça me pousse encore plus vers la sortie...de France.
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626 points
Incontournable
Chirurgie générale
il y a 2 ans
Après ROUSSEAU (dont l'épouse est N° 2 de la CNAM) voici l'ayatollah dogmatique de l'hôpital public qui veut casser le pouvoir médical et le peu de liberté qui subsiste encore ( très peu en réalité) chez les médecins dits libéraux ( dont il ne reste guère que le nom qui est une coquille quasiment vide..) pour le soumettre aux gestionnaires du secteur public...Ce n'est pas étonnant de la part d'un ami politique d'Edouard Philippe lui-même disciple de JUPPÉ...Vous savez, celui des ordonnances de 1992 qui prétendaient faire rembourser par les médecins les "dépassements d'honoraires" , seule liberté encore persistante... Cette coterie politique est très proche de MACRON dans sa volonté (appliquée largement depuis 7 ans) de casser les corps intermédiaires pour les soumettre à une administration gestionnaire technocratique composées d'agents d'exécution du pouvoir central.. Le conflit d'un pouvoir central contre tout contrepouvoir de la société civile ( ou religieux) est ancestrale et s'est illustré avec Philippe le BEL au XIII° siècle dans son massacre des Templiers, sous de faux prétextes de complotisme.... Ambassadeurs, médecins, énarques, associations de pairs dans les grandes écoles, syndicats, tout est fait avec obstination, mais dans la discrétion pour briser toute organisation professionnelle qui voudrait arguer de sa liberté pourtant garantie par la LOI ...la clause de conscience pour les médecins, encore présente pour les IVG , sera bientôt supprimée de fait par un tour de passe passe juridique, en faisant entrer dans la Constitution la "liberté garantie" ( c'est à dire un droit qui obligera tous les agents de la fonction publique) de l'IVG . C'est ce qu'a très bien compris Gérard LARCHER quand il a refusé de signer le projet constitutionnel, dès lors que MACRON avait subrepticement rajouté "garantie" au terme de "liberté" dans le projet présenté... bref un message clair de LARCHER à MACRON : " ne me prenez pas pour un c...". La nomination de VALLETOUX est le point d'orgue d'une soumission programmée depuis des années de tous les médecins a à cet ogre totalitaire qu'est la CNAM, véritable État dans l'État, et dont les beaux principes de solidarité ayant présidé à sa création en 1945, sous régime paritaire, ont cédé la place à un monstre bureaucratique et gestionnaire sans âme ni d'autre objectif que de réduire les dépenses publiques. Et avec des médecins désabusés ou carrément séduits par le salariat, qui ne cessent de prêter allégeance à ce pouvoir totalitaire, par lâcheté ou connivence intéressée...en s'écharpant pour quelques euros, alors même que c'est leur âme qui est en jeu... Quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt ...
 
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