Obésité : le sémaglutide montre une efficacité supérieure à haute dose
Le sémaglutide (Wegovy) pourrait s’avérer encore plus efficace chez les adultes obèses quand il est utilisé à dose élevée, tout en conservant un profil de tolérance favorable. C’est ce que conclut une nouvelle étude, financée par le laboratoire Novo Nordisk qui vient d’être publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology.
Le dosage testé dans cette essai de phase 3 nommée Step up était de 7,2 mg, donc 3 fois plus que celui généralement utilisé (2,4 mg).
L’étude a été menée en double aveugle auprès de 1 407 participants (73% de femmes, âge moyen de 47 ans) qui ont été randomisés pour recevoir soit du sémaglutide 7,2 mg (n=1 005), soit du sémaglutide 2,4 mg (n=201), soit un placebo (n=201).
Les résultats, au bout de 72 semaines, ont mis en évidence que le sémaglutide 7,2 mg entrainait la perte de poids la plus importante, de –18,7 %, contre –15,6 % avec le sémaglutide 2,4 mg, et –3,9 % sous placebo. En outre, les participants du groupe sémaglutide 7,2 mg étaient plus susceptibles d’atteindre une réduction de poids importante. Ainsi, 47,7% des sujets du groupe 7,2 mg ont eu une réduction de poids ≥ 20 %, contre 33,3% du groupe 2,4 mg. Et pour une cible de perte de poids ≥ 25 %, les proportions étaient respectivement de 31,2 et 15,3 % dans les 2 groupes.
Globalement, la tolérance du sémaglutide 7,2 mg a été considérée comme bonne avec 6,8 % d’événements indésirables graves contre 10,9 % sous 2,4 mg et 5,5 % sous placebo. Cependant, Il y a eu plus d’événements indésirables gastro-intestinaux dans le groupe haute dose : 70,8% contre 61,2 % dans le groupe 2,4 mg et 42,8% sous placebo. Plus de dysesthésies (22,9) ont aussi été rapportées.
Ces résultats sont, a priori, une bonne nouvelle pour Novo Nordisk qui, après avoir connu une période florissante dans les premiers temps du Wegovy, voit désormais son titre plombé face à des ventes en baisse et a supprimé des milliers d'emplois dans le monde. "Novo Nordisk a une nouvelle option à promouvoir", souligne auprès de l'AFP l'économiste de la santé John Cawley, professeur à l'école Maxwell de l'université de Syracuse aux Etats-Unis. Mais il prévient que ce développement ne sera pas magique pour le groupe: il fait de toute façon face à une concurrence accrue, notamment le Mounjaro d'Eli Lilly, et reste confronté à d'autres difficultés comme la vente sauvage de sémaglutide.
Autre écueil, les patients abandonnent souvent vite leur traitement. Une étude réalisée au Danemark et présentée ce week-end en amont d'un congrès de diabétologie à Vienne le confirme: plus de la moitié des patients sous Wegovy l'arrêtent avant un an.
Références :
D’après Wharton S. et al. The Lancet Diabetes & Endocrinology (15 septembre) et AFP
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