Cancer du sein : la réalisation du 1er dépistage influe sur la mortalité à long terme
Une étude pointe l’importance de mettre en place des comportements de dépistages précoce du cancer du sein. La réalisation ou non du premier dépistage pourrait, en effet, avoir des conséquences à long terme sur la mortalité liée à ce cancer.
C’est ce que suggère une vaste étude observationnelle internationale, menée par des chercheurs suédois et chinois, qui vient d’être publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
Elle a porté sur 432 775 femmes suédoises ayant reçu des invitations pour participer au programme de dépistage organisé dans leur pays entre 1991 et 2020, qui était recommandé soit à l’âge de 50 ans, soit à l’âge de 40 ans à partir de 2005. Les participantes ont ensuite été suivies jusqu’en 2023, soit pendant une période allant jusqu’à 25 ans.
Parmi ces femmes, près d’un tiers n’ont pas participé à leur premier dépistage (32,1 %). Et au cours du suivi, 16 059 nouveaux cas de cancer du sein ont été comptabilisés, ainsi que 1 603 décès par cancer du sein.
Les auteurs ont alors mis en évidence que les femmes non-participantes étaient aussi moins assidues aux dépistages ultérieurs, et plus à risque de développer un cancer à un stade avancé (odds ratio de 1,53 pour un cancer de stade III, et de 3,61 pour un cancer de stade IV).
Surtout, ce non-recours au premier dépistage était associé à une mortalité spécifique plus élevée. Ainsi, elle était de 9,9 décès pour 1 000 chez les non-participantes à leur 1er dépistage, contre 7,0 pour 1 000 chez les participantes, soit une augmentation significative de 40%. En revanche, la réalisation ou non de ce 1er dépistage n’avait pas d’impact sur l’incidence du cancer du sein qui était similaire entre les groupes sur 25 ans, reflétant « un diagnostic retardé plutôt qu’une incidence accrue » précisent les auteurs de l’étude.
Si, dans le passé, nombre d'études ont montré que "le dépistage par mammographie reste l'outil le plus efficace pour la détection précoce du cancer du sein", ce travail s'est intéressé aux "implications à long terme des comportements de dépistage précoce", résument les auteurs.
Cette étude observationnelle ne peut, par nature, démontrer de lien de causalité, d'autres facteurs non mesurés ayant pu jouer, admettent-ils. Mais elle montre que le premier examen de dépistage du cancer du sein est un "investissement à long terme dans la survie" de nombreuses femmes, estiment des chercheurs américains, dans un commentaire indépendant publié dans la même édition du BMJ. "Informer, soutenir et encourager les femmes à participer à leur premier dépistage" doit être l'objectif du système de santé, disent-ils.
Références :
D’après Ma Z. et al., BMJ (24 septembre). Avec AFP
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