Cancer colorectal : vers un suivi simplifié après une chirurgie curative

12/04/2023 Par A.V.
Hépato-gastro-entérologie
[JFHOD 2023] De nouvelles données montrent que le dosage de l’ACE et la réalisation de scanners ne sont pas utiles dans le suivi des patients ayant un cancer colorectal opérés à visée curative.
 

Après une chirurgie curative d’un cancer colorectal (CCR) de stade II-III, le risque de rechute justifie une surveillance adaptée des patients. Cependant, le choix de la méthode (dosage de l’antigène carcino-embryonnaire (ACE), scanner (TDM), échographie abdominale (EA), radiographie thoracique (RT)) et de sa fréquence restent débattus. Les bénéfices en termes de survie n’étaient pas démontrés jusqu’à aujourd’hui. Prodige 13, un essai de phase III s'est donc intéressé aux modalités de surveillance des patients CCR opérés à visée curative. « La majorité des recommandations sur la surveillance ne reposent que sur des avis d’experts et, dans la littérature, les études ont des modalités et des résultats hétérogènes. Dans ce contexte, nous voulions tester l'utilité de l’ACE et l'intérêt du scanner dans le suivi de ces patients. En France, il est d’usage de réaliser un scanner tous les 3 ou 6 mois et un dosage de l’ACE tous les 3 mois. Or, plusieurs études, confirmées par Prodige 13, ont montré que l’ACE n’est pas utile dans le suivi car ce taux n’est pas stable et incite même à réopérer les patients. Nous avons de même montré que la réalisation de scanners n’avait aucun intérêt sur la survie globale », introduit le Pr Côme Lepage, hépatogastroentérologue et oncologue digestif (CHU Dijon). Prodige 13 a ainsi effectué une double randomisation et évalué l’impact d’une surveillance d’une part par TDM / 6 mois vs EA / 3 mois + RT / 6 mois et d’autre part par dosage de l’ACE versus absence de dosage, dans le suivi de patients CCR de stades II ou III réséqués R0. Les résultats portent sur 1 678 patients avec un suivi médian de 7,8 ans. Une récidive du cancer a été observée dans 21,7% des cas, en moyenne 21 mois après la prise en charge initiale sans différence significative entre les bras. Aucune des modalités de suivi n'a donné lieu à une différence de survie globale à 5 ans (TDM + ACE : 83%, TDM seul : 85%, EA+RT+ ACE : 83%, EA+RT : 80%). « La surveillance de base doit ainsi être réalisée tous les trois à quatre mois pendant les trois premières années, puis tous les six mois pendant les deux dernières années. Avec un examen clinique et une EA à chaque suivi et une RT une fois sur deux. Les données de la littérature montrent, qu'au delà de cinq ans, le risque de récidive étant extrêmement faible (< 4% pour les cancers du colon), un suivi n’est plus nécessaire », conclut le spécialiste.  

 
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