Logiciel métier, agenda en ligne, téléconsultation… Des frais numériques de plus en plus lourds pour les médecins
D’après une enquête menée par l’URPS-médecins d’Ile-de-France, 87% des praticiens répondants ont constaté une augmentation significative de leurs coûts numériques depuis 2019. La dotation numérique prévue par la nouvelle convention suffira-t-elle ?
65 euros par mois en moyenne pour l'accès à internet, 151,77 euros pour le logiciel de gestion de cabinet, 153,13 euros pour un agenda en ligne… D’après les résultats d’une récente enquête de l’URPS-médecins d’Ile-de-France à laquelle plus de 300 libéraux ont répondu, l’"équipement numérique" pourrait représenter "entre 15 et 20% des frais de fonctionnement" d’un praticien, souligne dans un communiqué le Dr Philippe Parranque, coordonnateur de la commission e-santé.
En plus des outils désormais basiques, un peu plus de la moitié des médecins (57%) répondants sont abonnés à une solution de téléconsultation, qu'ils paient en moyenne 85,78 euros par mois, et 39% d’entre eux utilisent une messagerie interprofessionnelle pour un coût moyen de 13,10 euros.
S'y ajoutent les "périphériques métiers", tels que des lecteurs de télépaiement (66% des répondants, coût moyen de 34,13 € par mois) ou de cartes Vitale (61% des répondants, coût moyen de 29,83 €).
Autant d'équipements qui nécessitent une formation, "souvent payante", et une maintenance, pour laquelle les médecins répondants déboursent en moyenne 77,79 euros. Par ailleurs, les médecins doivent se mettre "en conformité avec les exigences RGPD en ayant recours à un DPO* et à des hébergements sécurisés en fonction des pratiques", ajoute l'URPS.
Résultat : 87% des médecins sondés disent avoir constaté "une hausse significative de leurs coûts numériques" ces dernières années, qu'une grosse moitié d'entre eux (56%) chiffrent à +15% depuis 2019.
Des évolutions qui ne sont "pas toutes sources d'économie"
"Il est certain que les investissements dans le numérique ne vont pas s’arrêter là et que les médecins ont intérêt à suivre les évolutions digitales du secteur. Contrairement aux idées reçues elles ne sont pas toutes sources d’économie", relève Philippe Parranque. Or, l'URPS considère que ce poste de dépenses ne sera que "très partiellement" financé par la "dotation numérique" ("Donum") qui remplacera le forfait structure en 2026, mais dont le montant maximal est divisé par deux (420 points, soit 2 940 euros). Ce dispositif, juge-t-elle, ne semble pas être en totale adéquation avec la volonté de développer les innovations via les outils digitaux favorisant les parcours, les dépistages, la prévention ou encore l’utilisation de "mon espace santé".
*Délégué à la protection des données
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