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Internes "volontaires" dans les déserts, "loi infirmières"... La feuille de route de Michel Barnier pour la santé
Près d'un mois après sa nomination à Matignon, Michel Barnier a prononcé, ce mardi 1er octobre, son discours de politique générale. Devant un hémicycle au complet, il a présenté la santé comme l'un des "grands chantiers" de son Gouvernement et a énoncé plusieurs mesures pour lutter contre les déserts médicaux.
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Faire de la santé l'une des priorités de son Gouvernement. Lors de son discours de politique générale, ce mardi, le nouveau Premier ministre Michel Barnier a présenté "cinq grands chantiers prioritaires". Parmi eux, l'accès aux services publics, et notamment à ceux de la santé. "La santé est au cœur des préoccupations des Français", a soutenu le locataire de Matignon, devant un hémicycle comble et bruyant. "Là aussi, nous devons trouver des solutions", notamment pour "lutter contre les déserts médicaux". "Nous allons amplifier les efforts engagés", a-t-il avancé, avant de détailler ses différentes propositions.
La création d'un programme "Hippocrate" pour les étudiants
Rappelant la polémique autour de la baisse cette rentrée du nombre de postes d'internat, le Premier ministre a tenu à rassurer les députés. "Je sais votre incompréhension vis-à-vis de la baisse" de près de 1 000 internes dans les hôpitaux français, "mais la dynamique va reprendre avec 11 000 internes l'année prochaine, contre [un peu plus de] 8 000 cette rentrée", a-t-il lancé, avant de proposer la création d'un nouveau programme "Hippocrate".
Avec ce dispositif – qui n'est pas sans rappeler le contrat d'engagement de service public (CESP) existant -, Michel Barnier "souhaite que les internes, français et étrangers, s’engagent volontairement, pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins", a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions sur les contours de ce programme.
Se tourner vers les paramédicaux
Face à la pénurie de médecins, Michel Barnier a affirmé vouloir proposer "un loi 'infirmières et infirmiers', qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences, et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge de patients". Très attendue par la profession, une proposition de loi en ce sens devait être présentée au Parlement au printemps, avant d'être stoppée par la dissolution début juin. "Nous pourrons, dans cette logique, aller plus loin" dans les compétences accordées aux "pharmaciens et aux kinésithérapeutes", a ajouté le Premier ministre.
De plus, le chef du Gouvernement a assuré vouloir continuer le déploiement des "assistants médicaux" - dont l'objectif est fixé à 10 000 professionnels d'ici 2025 -, "des bus de santé" et "des regroupements de professionnels de santé". Il a, par ailleurs, de nouveau confirmé la généralisation du service d'accès aux soins (SAS), dispositif dont l'expérimentation a été lancée en janvier 2021.
S'appuyer sur les médecins retraités
Souhaitant également développer le numérique en santé, Michel Barnier a rappelé l'importance du "contact humain" dans le soin, indiquant vouloir s'appuyer davantage sur les médecins retraités en leur permettant de reprendre du service, avec "un cumul favorable entre rémunération et retraite". Sans plus de détails, le chef du Gouvernement a assuré connaître "l'engagement des médecins" : "Je sais qu'ils répondront présents au service des Français quand il y a urgence."
Réduire les tâches administratives
"Notre système de santé est aussi malade de sa bureaucratie", a poursuivi Michel Barnier, assurant vouloir s'attaquer à la "paperasse". Le Premier ministre souhaite "la simplification et la suppression des formalités" administratives qui pèsent sur les soignants "pour redonner du sens, gagner du temps médical".
Priorité sur la santé mentale
Michel Barnier a rappelé ce mardi sa volonté de faire de la santé mentale la "grande cause nationale" de l'année 2025. "Les problèmes de santé mentale touchent un Français sur cinq, et particulièrement des jeunes, a-t-il détaillé. L'impact sur les familles et les proches est immense, [et] les maladies psychiques sont le premier poste de dépenses de l'Assurance maladie." "Il y a encore tellement à faire dans les modes d'accompagnement des malades et des aidants. Je pense que la santé mentale, qui touche tant de gens, est l'affaire de tous", a ainsi expliqué le Premier ministre.
Investir dans une politique de prévention
Devant les députés, le nouveau locataire de Matignon a également annoncé vouloir "investir" dans la prévention. "La politique de prévention guidera notre action", a-t-il indiqué, citant les "comportements à risque, l'intensification des dépistages [et] le développement du sport-santé". "Nous mènerons ces chantiers avec énergie", a insisté le Premier ministre.
Lutter contre la fraude fiscale et sociale
Pointant l'urgence de réduire la dette de la France et de limiter les dépenses, Michel Barnier a également insisté sur la nécessité de lutter contre la fraude fiscale et sociale, "y compris en sécurisant les cartes Vitale pour éviter le versement indu d'allocations", a-t-il indiqué, précisant que l'ensemble des choix budgétaires devront être "sérieux et graves".
Reprise des discussions sur la loi "fin de vie"
Concernant le projet de loi fin de vie, dont les débats ont été interrompus à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, le chef du Gouvernement a assuré que des discussions allaient reprendre. "Nous reprendrons le dialogue avec vous, avec le Sénat, les soignants et les associations, en début d'année prochaine", a-t-il soutenu, avant d'ajouter : "Sans attendre, nos efforts en faveur du développement des soins palliatifs seront renforcés dès 2025."
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