Mis en examen pour 17 empoisonnements, l'anesthésiste de Besançon laissé en liberté

17/05/2019 Par A.M.
Faits divers / Justice
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cet anesthésiste de 47 ans a été placé sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen pour 17 cas d'empoisonnements de patients supplémentaires, dont 7 mortels.

Au total, cet anesthésiste réputé de Besançon est poursuivi pour 24 empoisonnements de personnes vulnérables, dont 9 mortels. A l'issue de sa présentation au juge des libertés et de la détention, jeudi, le médecin a été laissé libre sous contrôle judiciaire. Déjà interdit d'exercer depuis sa précédente mise en examen en 2017 pour 7 empoisonnements (dont 2 mortels), le médecin a désormais également interdiction de se rendre à Besançon et dans la commune voisine, où il réside. Le parquet a fait appel de cette décision. Le médecin avait été déféré au tribunal de Besançon jeudi matin, après 48 heures de garde à vue. Selon Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, l'anesthésiste a reconnu à la fin de son interrogatoire que "des actes criminels, des empoisonnements, ont bien été commis à la clinique Saint-Vincent" mais il a nié en être l'auteur. Pour le procureur au contraire, le médecin est "apparu comme le dénominateur commun" des événements indésirables graves (EIG) relevés par le corps médical entre 2008 et 2016, au terme de deux ans d'enquête. Les 17 nouveaux cas d'empoisonnements présumés, retenus parmi 66 EIG suspects signalés, concernent des patients âgés de 4 à 80 ans. Opérés pour des interventions mineures, ils ont pour la plupart fait des arrêts cardiaques. Le mode opératoire, selon le procureur, consistait "à polluer des poches de soluté de réhydratation ou des poches de paracétamol avec des anesthésiques locaux ou du potassium". Selon le magistrat, ces EIG s'inscrivaient "dans un contexte de conflit aigu avec ses collègues anesthésistes ou chirurgiens" de la clinique Saint-Vincent de Besançon. L'anesthésiste "se trouvait le plus souvent à proximité immédiate de la salle opératoire", a-t-il relevé, posant des "diagnostics précoces" lorsque "rien ne permettait à ce stade de suspecter un surdosage en potassium ou aux anesthésiques locaux". L'un des avocats de la défense, Me Le Borgne, a fustigé "une sorte d'emballement judiciaire", estimant que "les éléments d'enquête ne prouvent (...) rien". [avec AFP]

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