Les urgences de l’Hôtel-Dieu fermées pour ouvrir des lits en réanimation

04/11/2020 Par Louise Claereboudt

Pour faire face à l’afflux de patients Covid,  l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a décidé de mettre temporairement à l’arrêt les urgences de l’Hôtel-Dieu afin de redéployer le personnel soignant dans un établissement voisin.   C’est une décision qui n’a guère plu à la CGT et à des élus de la gauche. Ce mardi 3 novembre, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris a annoncé avoir décidé un “arrêt temporaire” des urgences de l'Hôtel-Dieu afin de permettre l’ouverture de lits de soins critiques dans un autre établissement parisien, l’hôpital Cochin. Cette fermeture “va nous permettre de redéployer des professionnels qui sont compétents dans les secteurs de soins critiques”, a expliqué le Pr Alain Cariou, directeur médical de crise du groupement Centre-Université de Paris lors d'une conférence de presse.

Au total, une quinzaine d’infirmières spécialisées et 18 aides-soignantes viendront renforcer les équipes de réanimation de l’hôpital Cochin, et ce, pendant toute “la durée du pic de l’épidémie”. Le Pr Cariou a ajouté : “On en a discuté avec l'équipe des urgences de l'Hôtel-Dieu et tout le monde a convenu que l'importance de ce renfort justifiait pleinement ce redéploiement”.   “Décision aberrante” La CGT et la MICT-CGT de l’Hôtel-Dieu n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement. Les syndicats dénoncent dans un communiqué “qu’une telle décision” ait été prise “de manière unilatérale par des bureaucrates, ceci sans avoir pensé à la démultiplication des risques graves Covid-19”. Ils ajoutent par ailleurs que l’établissement dispose de “locaux vides ayant la capacité d’intégrer une activité ambulatoire en cas d’afflux sur Cochin”. De leurs côtés, les sénateurs communistes Pierre Laurent et Laurence Cohen ont eux aussi pointé du doigt une “décision aberrante” pour qui “brandir l’argument d’une meilleure répartition des personnels paramédicaux est un faux prétexte”.

Publiée par Hôtel-Dieu de Paris CGT sur Mardi 3 novembre 2020

Le directeur général de l’AP-HP a balayé ces vives réactions, affirmant que le plus vieil hôpital de Paris n’était pas adapté aux normes exigées en soins critiques. “Ouvrir par miracle des lits de réanimation dans des locaux qui ne sont pas prévus pour ça, il n'y a pas un seul réanimateur [...] qui pense que ça sauverait un seul malade”, a déclaré Martin Hirsch. Celui-ci a précisé que “tous les services d’urgences voient leur activité diminuer en ce moment” et que “celui de l’Hôtel-Dieu a, en période normale, le plus petit nombre de passages. On pourrait nous traiter de criminels si on laissait des personnels dans un service d’urgences avec peu de passages et qu’on n’ouvrait pas des lits en soins critiques”, a-t-il lancé. [avec AFP et BFMTV]

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Claire FAUCHERY

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