
Les médecins étrangers déplorent le trop "faible nombre" de candidats admis à l'issue des EVC
La Fédération des praticiens de santé (FPS), organisation syndicale représentant les Padhue, dénonce le trop faible taux de candidats admis à l'issue des dernières épreuves de vérification des connaissances (EVC).

Au printemps dernier, le Gouvernement se félicitait d'une "augmentation notable" du nombre de postes ouverts aux praticiens étrangers à l'issue des épreuves de vérification de connaissances (EVC). Un arrêté du 30 mai, venu préciser les modalités de ces épreuves pour 2024, avait fixé à près de 3 800 le nombre de places accessibles en médecine ; 4 000 en tenant compte des places ouvertes en pharmacie, chirurgie-dentaire et maïeutique.
La liste des praticiens ayant satisfait ces dernières épreuves a été publiée le vendredi 31 janvier par le Centre national de gestion (CNG). Et ces résultats n'ont pas manqué d'alerter la Fédération des praticiens de santé (FPS), qui dénonce le trop "faible nombre de lauréats retenus" cette année.
Les EVC, auxquelles il faut obtenir plus de 6/20, encadrent l'intégration des praticiens diplômés hors de l'Union européenne (Padhue) dans les hôpitaux français. S'ils sont admis, ces praticiens doivent effectuer un stage de consolidation des compétences (PCC) de deux ans dans un terrain de stage attribué. Ce n'est qu'à l'issue de cette période qu'ils peuvent formuler une demande d'autorisation d'exercice auprès du CNG.
Alors que la liste des candidats admis aux dernières EVC vient d'être publiée, la FPS – organisation syndicale représentative des Padhue - estime "préoccupant de constater que 20% des postes ouverts ne sont pas pourvus". En effet, seuls 3 225 postes – en médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique – ont été pourvus, précise à Egora le président de la fédération, Dr Ayoub Mdhafar.
Cette situation est d'autant plus inquiétante, pour la FPS, que "les spécialités les plus en tension en France sont celles où le taux de réussite est le plus bas". "A titre d'exemple, le ratio entre le nombre de lauréats et le nombre de postes ouverts est de 39% en anesthésie-réanimation [et de] 18% en psychiatrie", assure la FPS dans un communiqué, diffusé dimanche 2 février.
Vers l'ouverture d'un dialogue ?
Si elle ne veut pas "stigmatiser un jury en particulier", l'organisation syndicale souhaite souligner "que ce décalage entre le nombre de lauréats et le nombre de postes ouverts perdure depuis des années". "Cette situation nous conduit à rechercher les causes de ce phénomène et à réfléchir à un modèle d'évaluation plus adapté", ajoute la FPS, qui estime plus pertinent "de mettre en place une procédure tenant compte des acquis professionnels et de l'expérience médicale des candidats".
De plus, la fédération pointe les conditions d'exercice "défavorables" auxquelles font face les candidats aux EVC, et qui les empêchent de préparer aux mieux ces épreuves. "Surcharge administrative, avec des démarches complexes et chronophages", "conditions professionnelles précaires", "absence de temps dédié à la formation dans leur contrat"…, liste la FPS qui demande, par ailleurs, à une "rémunération décente et équitable" pour ces praticiens.
Enfin, alors que les candidats admis devront prochainement choisir un poste validant pour leur PPC via une plateforme dédiée, la fédération alerte sur la présence d'un "grand nombre de postes proposés" non conformes "aux exigences du parcours d'équivalence".
La FPS appelle ainsi à l'ouverture d'un dialogue constructif avec les pouvoirs publics "pour trouver des solutions durables" et "adaptées". Faute de réponse favorable, elle prévient : "Nous envisagerons tous les moyens pour faire entendre nos revendications et trouver une issue à cette situation."
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