Les femmes médecins ont 76% plus de risques de se suicider que le reste de la population
Selon une étude publiée fin août dans le British Medical Journal, le taux de suicide des femmes médecins est plus élevé que celui de leurs confrères. Il est aussi plus élevé de 76% que le reste de la population.
Le taux de suicide des femmes médecins est plus élevé de 76% que le reste de la population. C'est ce que révèle une étude menée par une équipe de chercheurs de l'université de Vienne en Autriche, publiée fin août dans le British Medical Journal (BMJ). Celle-ci compile 39 enquêtes, issues de 20 pays différents* et réalisées entre 1960 et le 31 mars 2024. Les résultats de cette méta-analyse montrent qu'il n'y a pas d'augmentation globale du risque de suicide chez les médecins de sexe masculin par rapport à la population générale, indique Le Figaro. Le taux de suicide au sein de la profession est même en baisse depuis plusieurs décennies.
Mais les données concernant les femmes médecins sont, elles, moins encourageantes. Selon l'étude, leur risque de suicide est significativement plus élevé que la population globale (76%). "Nous avons trouvé des preuves d’une augmentation des taux de suicide chez les femmes médecins par rapport à la population générale, et chez les hommes médecins par rapport aux autres professionnels", affirment ainsi les chercheurs.
Renforcer les mesures de prévention
Car, si le taux de suicide globale des praticiens de sexe masculin n'est pas en hausse par rapport au reste de la population, celui-ci reste toutefois 81% plus élevé que dans d'autres "groupes professionnels ayant un statut socioéconomique similaire", d'après les résultats de l'étude.
Concernant le taux de suicide élevé des femmes médecins, les chercheurs n'avancent pas d'explications certaines, mais pensent que l'augmentation du nombre de femmes dans ce milieu historiquement masculin pourrait être un facteur. "Certaines données montrent que la composition professionnelle en fonction des sexes affecte la disponibilité du soutien sur le lieu de travail et le bien-être affectif, les niveaux de soutien étant plus élevés dans les professions mixtes que dans les professions dominées par les hommes", écrivent-ils.
Ces derniers notent, plus largement, que "la pandémie de Covid-19 a mis à rude épreuve la santé mentale des médecins, exacerbant potentiellement les facteurs de risque de suicide tels que la dépression et la toxicomanie". Ils estiment, enfin, que cette étude invite "à poursuivre les efforts de recherche et de prévention des décès par suicide chez les médecins, en particulier chez les femmes".
*Aucune de ces études ne porte sur la France.
[avec Le Figaro]
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