Vaccination

Epidémie de méningite : les biologistes veulent participer à la vaccination

Un décret d'août 2023 a étendu les compétences de prescription et d'administration des vaccins aux biologistes médicaux. Mais deux ans après, "les textes permettant la prise en charge par l'Assurance maladie de ces actes ne sont toujours pas parus et les biologistes ne peuvent donc toujours pas vacciner", déplore le SNMB, alors que la France fait face à une recrudescence des cas de méningite.   

22/04/2025 Par Louise Claereboudt
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"Tandis que l'épidémie de méningite se propage en France, avec 13 décès sur le seul mois de janvier, il y a urgence à mobiliser tous les professionnels de santé au service de la campagne de vaccination de nos adolescents et jeunes adultes", appelle le président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), le Dr Jean-Claude Azoulay, dans un communiqué diffusé ce mardi 22 avril. Alors que 615 cas ont été déclarés l'an dernier – un record depuis 2010 -, Santé publique France a récemment fait état d'une poursuite de la recrudescence des cas d'infections invasives à méningocoque (IIM) début 2025, avec 95 cas déclarés en janvier et 89 en février. Un niveau "très supérieur" à celui observé pour la même période de l'année au cours des saisons précédentes.

Dans ce contexte, la vaccination de tous les nourrissons contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY a été rendue obligatoire au 1er janvier 2025. Pour les adolescents, la vaccination contre les méningocoques ACWY est recommandée entre 11 et 14 ans avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans. Depuis début avril, le Bexsero, le vaccin du laboratoire GSK contre les méningocoques B, est, en outre, remboursable pour les adolescents et jeunes adultes (15-24 ans) qui souhaiteraient en bénéficier.

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Une "perte de chance pour les patients"

Or, si un décret paru le 8 août 2023 est venu étendre les compétences de prescription et d'administration de vaccins aux biologistes médicaux (médecins ou pharmaciens) et aux infirmiers exerçant en laboratoires de biologie médicale, "presque 2 ans après, les textes permettant la prise en charge par l'Assurance maladie de ces actes ne sont toujours pas parus et les biologistes ne peuvent donc toujours pas vacciner", déplore le SNMB. 

Ce retard de mise en œuvre constitue "une véritable perte de chance pour les patients" dans ce contexte de méningite, déplore le Dr Jean-Claude Azoulay. "Avec plus de 4 000 points accueillant des patients, notre réseau de laboratoires d'analyses médicales sur les territoires serait un formidable accélérateur de la campagne de vaccination en cours." Le syndicat s'étonne, par ailleurs, que pour les pharmaciens les textes aient bel et bien été adoptés. Ces derniers "peuvent ainsi utilement soutenir cet effort national de lutte contre les infections invasives à méningocoque".

Estimant que la vaccination est "le seul moyen efficace de prévenir ces infections graves", le SNMB demande aux pouvoirs publics que les biologistes "fassent pleinement partie du dispositif de vaccination". 

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