Goutte : l’alimentation explique très peu les variations de l’uricémie dans la population générale

24/10/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les concentrations d’acide urique sont influencées par des facteurs génétiques et environnementaux et en particulier par certains aliments. L’hyperuricémie est un facteur de risque central pour la goutte et est aussi associé à l’insuffisance rénale chronique, l’hypertension et le syndrome métabolique.

Depuis des siècles, le régime a été identifié comme un facteur de risque du développement de la goutte. La consommation de viande rouge, de coquillages, d’alcool, de boissons sucrées et de tomates a été associée à une augmentation de l’uricémie alors que la consommation de lait écrémé et de café semble la réduire. Afin de tester de manière systématique les différents composés alimentaires quant à leur association avec l’uricémie et afin d’évaluer la contribution relative de certains types d’aliments et des variants génétiques, une méta-analyse des données transversales obtenue aux Etats-Unis dans 5 cohortes a été réalisée. 16 760 sujets d’origine européenne ont été inclus dans l’analyse. Les sujets devaient être âgés de plus de 18 ans, ne pas avoir de pathologie rénale ou de goutte et ne pas prendre de médicament hypouricémiant ou de diurétique. Tous les participants avaient une mesure de l’acide urique, une enquête alimentaire, des informations sur des facteurs confondants potentiels. Sept aliments ont été associés à une augmentation de l’uricémie : la consommation de bière, de liqueur, de vin, de pommes de terre, de volailles, de boissons sucrées ou de viandes (bœuf, porc ou mouton) et 7 aliments étaient associés à une réduction de l’uricémie (les œufs, les cacahuètes, les céréales, le lait écrémé, le fromage, le pain complet, la margarine et les fruits en dehors du citron) aussi bien chez les hommes que chez les femmes que dans l’ensemble des cohortes. Trois scores diététiques, basés sur des recommandations d’alimentation saine, étaient associés de manière inverse avec l’uricémie et un quatrième avec une augmentation de l’acide urique mais chacun expliquait moins de 0.3 % de la variance de l’acide urique. En comparaison, 23.9 % de la variance de l’uricémie était expliquée par des variants génétiques fréquents. En conclusion, en comparaison avec la contribution génétique, l’alimentation explique très peu les variations de l’uricémie dans la population générale.

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Claire FAUCHERY

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