Après 6 mois de détention, la généraliste a été relaxée

31/03/2018 Par Fanny Napolier
Faits divers / Justice
Incarcérée depuis octobre dernier, une généraliste vient d'être relaxée après avoir passé six mois en détention préventive. Elle était soupçonnée d'avoir rédigé des ordonnances de complaisance pour des opiacés.

C'est la CPAM du Morbihan qui avait déposé plainte contre cette généraliste de Vannes. Elle avait été dénoncée par un pharmacien qui s'inquiétait du grand nombre de prescriptions de Méthadone, d'Oxycontin et de Fentanyl. La généraliste était aussi la première prescriptrice de Subutex du département.

Mise en examen en octobre dernier, la généraliste avait été placée en détention provisoire pour ne pas avoir payé la caution de 50 000 euros. Le juge avait estimé que la suspecte pouvait s’acquitter de cette caution : des sommes importantes ont été relevées sur ses comptes bancaires et elle possède deux maisons et deux appartements. Six mois plus tard, elle vient d'être relaxée. "Cela fait vingt ans que je soigne des toxicomanes français et je n'ai jamais eu de problème avec la Sécurité sociale. C'en est devenu un quand il s'est agi de la clientèle venant du Caucase, alors que je n'ai jamais dépassé les doses autorisées. J'ai notamment prescrit du fentanyl, un produit de synthèse dix fois plus efficace que la morphine pour soulager des douleurs chroniques justifiées. Si c'était à refaire, je ferais la même chose. Je n'ai pas peur de la Sécurité sociale, contrairement à bon nombre de médecins qui refusent de soigner des toxicos", s'est défendue la généraliste, aujourd'hui retraitée, devant le tribunal de Vannes.

Faut-il dérembourser les cures thermales ?

François Pl

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Oui

Dans les années 80 j'ai été suivre (sans prescription - je suis Belge) une "cure thermale" en Auvergne, suite à une promotion tour... Lire plus

La généraliste avait déjà été condamnée par l'Ordre des médecins. Le ministère public avait requis une peine d'un an de prison et 300 000 euros d'amende. En défense, l’avocate rappelle l’absence d’avantage financier pour sa cliente, dont le but principal était "d’apaiser" la douleur de ses patients et plaide la relaxe. Le tribunal a finalement décidé la relaxe. [Avec Ouest-France.fr et Letelegramme.fr]

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