Androcur : une première association de victimes lance une action en justice

26/06/2019 Par Yvan Pandelé
Médicaments
Une association de victimes de l'Androcur lance une action de groupe en justice contre Bayer et Delpharm Lille auprès du TGI de Lille. Une trentaine de victimes sont parties prenantes à la plainte, et une centaine de dossiers seraient en cours de constitution.

Voici donc les premières plaintes dans l'affaire de l'Androcur (acétate de cyprotérone), ce traitement hormonal responsable d'un surrisque de méningiome. Une association de victimes de l'Androcur a lancé une action de groupe pour obtenir réparation auprès du tribunal de grande instance de Lille. L'assignation a été déposée par l'Association d'aide aux victimes des accidents de médicaments (Aaavam)."Elle regroupe dans ce texte une petite trentaine de victimes. Mais déjà au total une centaine de dossiers sont en cours de constitution", a affirmé à l'AFP son président Georges Alexandre Imbert.

La plainte concerne Bayer Health Care, qui commercialise l'Androcur, et Delpharm Lille, qui le fabrique. Indiqué dans l'hirsutisme sévère chez la femme, ce progestatif de synthèse aux propriétés anti-androgéniques a été largement employé hors AMM, pour traiter l'acné, l'hyperpilosité modérée ou encore l'endométriose. Les deux société sont accusées de "manquement" à leur obligations et de "défaut d'information" dans le cas de Bayer. Elles auraient "commercialisé un produit de santé dont elles n'ignoraient pas dès 2007 le caractère potentiellement dangereux, ni la réalité et l'importance des graves pathologies dont il était à l'origine", fait ainsi valoir l'assignation.

Le texte de l'assignation décrit quatre cas de victimes, dont deux souffrent aujourd'hui de troubles visuels consécutifs à leurs tumeurs. L'une d'elles s'est vu prescrire de l'Androcur de 1998 à 2019 pour soigner son alopécie. Elle a été opérée d'un volumineux méningiome en 2017 et conserve aujourd'hui de nombreuses séquelles : troubles de la vue, maux de tête, pertes de mémoire, d'odorat et de goût, qui résultent en une incapacité constatée à travailler à temps complet. Il appartiendra au juge de valider la plainte en examinant deux dossiers de plaignantes comparables, avant d'ouvrir une action de groupe ou de décider de créer une médiation entre les victimes et les laboratoires. Une solution que compte privilégier l'association, afin d'accélérer la procédure. [Avec AFP]

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