Dérives de la téléconsultation : les ophtalmologistes et les orthoptistes voient rouge
Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) et le Syndicat national des orthoptistes de France (SNAO) s'unissent dans un communiqué pour dénoncer les "mauvaises pratiques" de la téléconsultation. Développés en majorité pendant la crise du Covid, la téléconsultation et le télésoin ont été largement utilisés par les ophtalmologistes et les orthoptistes, jusqu’à tolérer temporairement “des pratiques allant au-delà de la réglementation”, exposent les syndicats nationaux des ophtalmologistes (Snof) et des orthoptistes (SNAO), dans un communiqué commun. L’avenant 9 de la convention médicale du 1er avril 2022, ainsi que l’avenant 14 à la convention des orthoptistes ont permis “d'élargir et d’assouplir les indications de la télémédecine tout en les cadrant (...) et de préciser les indications du télésoin”. Cependant, les deux syndicats confient avoir vu depuis plusieurs mois “des offres de télémédecine débridées et non conformes, par exemple dans des lieux commerciaux ou avec une pseudo expertise ‘robotisé’”. Ils s’y opposent fermement en indiquant que cela “crée de la confusion dans l’esprit des patients”. “La qualité et l’efficacité du suivi médical nécessite de voir régulièrement le même médecin et non un pool interchangeable, et ceci dans un lieu dépourvu d’intérêt commercial”, poursuivent le SNOF et le SNAO. Pas de téléconsultation "asynchrone" Les deux syndicats tiennent à rappeler que la téléconsultation est un “acte médical”, qui doit se dérouler “en visio simultanée entre le patient et l’ophtalmologiste”, et que le professionnel de santé doit être “identifiable par le patient dès sa demande de téléconsultation”. Par conséquent, le Snof et le SNAO assurent que toute “téléconsultation asynchrone” ne peut exister. Ils insistent sur la présence, lorsque c’est possible, du “même médecin” lors des téléconsultations et des consultations en présentiel. Ils rappellent également que les consultations à distance ne peuvent être effectuées pour tous les motifs. “L’intervention d’un orthoptiste à distance n’est pas prévue par la réglementation en dehors du télésoin. Ce dernier nécessite une connaissance présentielle du patient dans les 12 mois antérieurs par le même orthoptiste et ne peut concerner un bilan visuel.” Les deux syndicats confient travailler sur une réorganisation des “cabinets d’ophtalmologie et de la pratique de l’orthoptie”. Ils appellent leurs professionnels à “ne pas répondre aux offres de salariat en télémédecine qui ne respecteraient pas la réglementation, la déontologie et l’intérêt des patients”.
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