Un CHU utilise les sangsues pour traiter les mains dévascularisées

10/02/2020 Par S. B.
Le centre SOS mains du CHU de Rouen utilise des sangsues en cas de dévascularisation des doigts. Elles sont fournies par la pharmacie de l'hôpital. Après leur "repas", les sangsues sont euthanasiées.

Les sangsue médicinale, appelées Hirudo medicinalis, sont considérées "comme un médicament" par l'ANSM, assure le Pr Isabelle Auquit-Auckbur, cheffe de service de chirurgie plastique et de la main et du centre SOS mains au CHU Rouen. Elles permettent "la revascularisation du doigt". "Parfois, on réimplante un doigt par microchirurgie mais le retour veineux ne se fait pas bien et il devient violet. Sans retour veineux, le patient peut perdre son doigt. On met alors des petites assistantes au retour veineux : les sangsues", explique la praticienne à actu.fr avant de poursuivre, "elles ont un anesthésiant dans leur bouche qui fait que leur morsure est indolore. Elles ont également un anticoagulant dans leur bouche qui permet à la plaie de continuer à saigner".

"Au début, ça fait drôle la sangsue. C’est un peu répugnant", raconte Anne-Marie, 71 ans, une patiente du centre. "On m’a piqué le bout du doigt et cette espèce de gros vers de terre s’est agrippé au bout de mon doigt et a pompé mon sang. Je la voyais grossir, grossir, grossir… Et puis, une fois qu’elle est repue, elle tombe toute seule", ajoute-t-elle. Après leur passage, le sang est évacué, le réseau veineux se reconstitue et le doigt retrouve son équilibre. "Cette pratique est connue depuis l’Égypte ancienne et on l’utilise au centre depuis 19 ans", indique Isabelle Auquit-Auckbur. Certaines plaies nécessitent l’intervention de plusieurs sangsues. "C’est la pharmacie du CHU qui nous les fournit, précise la professeure. Après leur repas, elles sont euthanasiées."

  [Avec actu.fr]

Vignette
Vignette

La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

A Rem

A Rem

Non

Une fois par an en sortie d’hospitalisation ou critère strict. Il n’y a ici aucune revalorisation réelle au vu des cotations exist... Lire plus

0 commentaire
8 débatteurs en ligne8 en ligne





La sélection de la rédaction

"En 10 secondes le diagnostic est fait" : l'échographie par les généralistes, une solution pour faciliter l...
21/02/2024
42
Portrait
"Je suis loin d’avoir lavé mon honneur mais j’ai rétabli l’histoire" : les confidences d’Agnès Buzyn, ministre...
22/12/2023
35
"Se poser dans une bulle, ça fait du bien" : en immersion dans cette unité cachée qui soigne les soignants...
05/01/2024
15
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17
"Ils ont une peur primaire de la psychiatrie" : pourquoi les étudiants en médecine délaissent cette spécialité
27/02/2024
28
"C'est assez intense" : reportage dans un centre de formation des assistants médicaux
01/03/2024
9