"À vouloir trop protéger les résidents en Ehpad, on leur enlève leur qualité de vie, voire la vie elle-même" : les gériatres appellent à lever les restrictions du Covid
"Plus de liberté. Moins de masques. Moins de contrôles et moins de mesures restrictives." C'est ce que réclame la SFGG dans un communiqué du 30 mai. "Alors que les données de Santé Publique France au 26 mai 2022 révèlent une diminution de la circulation du SARS-CoV-2 pour la 6e semaine consécutive, une amélioration des indicateurs épidémiologiques, des taux d’incidence, de positivité et d’admissions à l’hôpital en baisse dans toutes les classes d’âge" et que les dernières restrictions sont progressivement levées au sein de la population générale, la société savante ne peut que déplorer le maintien des mesures barrière en Ehpad. Ainsi, le port du masque reste en vigueur en dehors des chambres. "L’âge intervient une fois encore comme fondement de l’inégalité, relève le Dr Sophie Moulias, gériatre à l’Hôpital Ambroise Paré et spécialiste des questions éthiques citée dans le communiqué. À vouloir trop protéger les résidents en Ehpad, on leur enlève leur qualité de vie, voire la vie elle-même." "Nous savons en effet aujourd’hui que les conséquences de l’épidémie Covid-19 sur les résidents en Ehpad (ainsi que leurs familles et les soignants) ont été majeures", rappelle la SFGG. "Plusieurs enquêtes, notamment l’étude ENCOPAD-IPCE menée en 2020 par le Pr Sylvie Bonin-Guillaume, gériatre au CHU de Marseille et le Dr Anne-Julie Vaillant-Ciszewicz, psychologue, ont mis en exergue une augmentation de la tristesse, de l’inquiétude et des signes d’anorexie chez les résidents pendant cette période." Les gériatres réclament une actualisation des dernières recommandations émises le 6 avril pour les les établissements et services accueillant des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. "Il s’agit en particulier de ne plus requérir le port du masque dans les établissements et services médico-sociaux accueillant des personnes âgées (mis à part au moment du soin), d’arrêter les contrôles et les dépistages systématiques et d’assouplir les visites et animations", demande la société savante. "Aujourd’hui, règne une trop grande disparité dans l’application des règles dans les Ehpad en France. Le principe de précaution n’a plus lieu d’être."
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