Produits laitiers allégés et maladie de Parkinson, un lien à explorer

10/06/2017 Par Dr Alain Trébucq
Neurologie

Certes, ce n’est que le résultat d’une étude observationnelle, qui doit donc être interprété avec précaution car n’apportant aucun rationnel de cause à effet, pour autant il intrigue. En effet, publiée dans la revue Neurology, l’étude citée en référence montre que le risque de développer une maladie de Parkinson est augmenté de 34% chez les gros consommateurs (au moins 3 rations quotidiennes) de produits laitiers allégés en matières grasses en comparaison des non-consommateurs.

Cette étude observationnelle menée par Katherine C. Hughes (Harvard T.H. Chan School, Boston, Etats-Unis) repose sur l’analyse des données colligées sur 25 années d’une population de 80.736 femmes incluses dans la Nurses’ Health Study et d’une population de 48.610 hommes participant à la Health Profesionals’ Follow-Up Study. Chaque participant devait renseigner un questionnaire de santé tous les 2 ans et un questionnaire sur ses habitudes alimentaires tous les 4 ans. Durant ces années de suivi, 1036 cas de maladie de Parkinson ont été formellement diagnostiqués. Une analyse spécifique a porté sur la consommation de lait et de produits dérivés du lait tels que crème, fromages, glaces, beurre, margarine… Aucun lien n’a pu être établi entre la consommation de ces produits à base de lait entier et le risque de maladie de Parkinson. En revanche, quand l’analyse a porté spécifiquement non plus sur le lait entier et les produits à base de lait entier mais sur le lait et les produits laitiers allégés en matières grasses, un risque de maladie de Parkinson augmenté de 34% apparaissait chez les consommateurs d’au moins 3 rations quotidiennes en comparaison des non-consommateurs. Et ce sur-risque montait à 39% quand l’analyse portait spécifiquement sur la consommation de lait écrémé ou partiellement écrémé dès lors que cette consommation était d’au moins une ration quotidienne versus moins d’une par semaine. Quoiqu’il en soit, les auteurs soulignent qu’en dépit de ce sur-risque, le risque absolu reste très faible : 1% sur la durée de l’étude pour les 5 830 individus consommant au moins 3 rations quotidiennes de produits laitiers allégés, 0.6% pour les 77.864 individus en consommant moins d’une ration quotidienne.  

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