VIH : vers une thérapie cellulaire

05/05/2022 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Pour tenter de mettre au point de nouveaux traitements contre le VIH, des chercheurs français se sont penchés les cellules T CD8+, du fait qu’elles jouent un rôle central pour maintenir durablement la charge virale au plus bas, chez les sujets dits contrôleurs du VIH, donc en l’absence de thérapie antirétrovirale.

 

On sait ainsi que chez ces sujets (moins de 1% des personnes vivant avec le VIH), les lymphocytes T CD8+ arrivent à détruire rapidement les cellules T CD4+ infectées, contrairement aux non contrôleurs. En outre, on sait aussi que ces cellules présentent des caractéristiques moléculaires particulières portant sur des capacités de mémoire, de survie, d’expansion, de résistance à l’épuisement, ainsi que l’aptitude à supprimer l’infection par le VIH.  

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L’équipe de l’Institut Pasteur a donc voulu reprogrammer in vitro les cellules T CD8+ de patients non contrôleurs afin qu’elles acquièrent les caractéristiques clés des cellules de contrôleurs. Pour cela, les scientifiques ont utilisé une petite molécule, un inhibiteur de GSK3, indispensable au fonctionnement optimal des cellules T CD8+. Les cellules CD8 de sujets non contrôleurs ont été exposés transitoirement à cette molécule. Et cela a été un succès : les scientifiques ont réussi à réaliser cette reprogrammation et ont constaté qu’elle favorisait in vitro les capacités fonctionnelles associées au contrôle naturel de l'infection.  

"L’objectif de cette étude est d’utiliser à terme cette stratégie dans le cadre d’une thérapie cellulaire pour obtenir une rémission de l’infection par le VIH. Cela consisterait à isoler les cellules de personnes non-contrôleuses, les reprogrammer ex vivo pour les réinjecter ensuite, avant une éventuelle interruption du traitement", commente Asier Sáez-Cirión, responsable du groupe Réservoirs Viraux et Contrôle à l’Institut Pasteur et coordinateur de l’étude. 

L’Institut Pasteur souligne que "ces résultats pourraient avoir une application au-delà du VIH, les caractéristiques cellulaires obtenues après reprogrammation étant très recherchées dans le cadre des thérapies cellulaires contre le cancer". 

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