Fac de Zagreb à Orléans : le maire défend son projet face aux "corporatismes"

10/02/2022 Par Aveline Marques
Dans une tribune publiée par Le Monde, Serge Grouard, maire d'Orléans, répond aux critiques soulevées par le partenariat conclu avec la faculté de médecine de Zagreb pour la formation de 50 étudiants dans le chef-lieu du Loiret. Face à la désertification médicale galopante dans le département, l'élu dit prendre ses "responsabilités", quitte à "bousculer les corporatismes universitaires". 

En annonçant, le 27 janvier, l'ouverture d'une antenne de la faculté de médecine de Zagreb à Orléans pour former "50 étudiants français" dès "septembre 2022", le maire (LR) de la ville, Serge Grouard, a déclenché une "levée de boucliers". "Les contre-vérités et les procès d’intention ont immédiatement fleuri. Etudes au rabais, diplômes non reconnus, discipline non enseignée, sélection par l’argent, etc., tout a été écrit pour discréditer ce protocole avant même sa mise en œuvre", déplore-t-il dans une tribune publiée ce jeudi 10 février dans Le Monde

Alors que la démographie médicale du Loiret est en berne et que le département souffre de l'absence d'une faculté de médecine et d'un CHU à Orléans, le maire de la ville assume pleinement ses actes, alors que "chacun déplore la situation, la regrette, s’en lamente" mais que "personne n’agit".  

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Face aux critiques, émanant notamment de la Conférence nationale des doyens de facultés de médecine mais aussi des présidents d'université de Tours et d'Orléans, qui n'ont pas été consultés, Serge Grouard admet un "crime de lèse-majesté" : "Nous n’avons pas levé le doigt pour demander à tel ou tel doyen de faculté de médecine la permission, sinon l’autorisation, de signer ce partenariat avec Zagreb".  

Ce faisant, l'édile a "bousculé les corporatismes universitaires qui, depuis des décennies, monopolisent le débat dans un entre-soi savamment protégé et qui n’apporte en définitive pas la moindre solution". "Nous avons pris nos responsabilités. Nous avons été innovants, pragmatiques et européens, puisque la situation commande de l’être. Nous n’avons pas le temps de multiplier les tours de table, aussi nombreux que stériles. Nous sommes dans l’action." 

Sollicité à plusieurs reprises par Egora, le maire n'a pas donné suite à notre demande d'interview. 

[avec LeMonde.fr

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