Baisse du nombre d'internes : "Un trou d'air qui sera rattrapé l'an prochain", assure Valletoux
Le ministre délégué à la Santé et à la Prévention a assuré, ce mardi 20 août, dans Ouest-France que la baisse de 1 500 postes d'internat à la rentrée est "un trou d'air qui sera rattrapé l'an prochain". "Le Gouvernement n'a pas fait le choix de diminuer d'autant le nombre de postes. S'il y a moins d'internes, c'est que 7 800 étudiants ont passé et validé leur examen cette année", a tenu à préciser Frédéric Valletoux.
Alors que les hôpitaux compteront plus de 1 500 internes en moins à la rentrée, Frédéric Valletoux insiste : "Le Gouvernement n'a pas fait le choix de diminuer d'autant le nombre de postes d'intern[at]." "S'il y a moins d'internes, c'est que 7 800 étudiants ont passé et validé leur examen cette année. S'il y avait eu 9 500 admis, on aurait créé autant de postes", a poursuivi le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention dans un entretien accordé à Ouest-France, publié ce mardi 20 août.
Ce moindre nombre d'admis s'explique par la baisse du nombre d'étudiants en sixième année de médecine cette année. Craignant "d'essuyer les plâtres" de la réforme du deuxième cycle des études de médecine (R2C), mise en place en septembre dernier, de nombreux carabins ont préféré redoubler. De plus, 276 carabins ont échoué aux EDN et 62 ont invalidé les Ecos, les deux examens qui remplacent les ECN.
"Ces nouvelles modalités ont pu inquiéter certains étudiants qui ont choisi de reporter d'une année le passage de l'examen" permettant le passage en internat, reconnaît Frédéric Valletoux. Mais le ministre démissionnaire se veut, malgré tout, rassurant à l'approche de la rentrée. "Nous allons donc avoir un trou d'air qui sera rattrapé l'an prochain", insiste-t-il, avant d'ajouter : "J'observe qu'avec cette nouvelle formule d'examen, le taux d'échec n'est pas plus important que précédemment : il reste d'environ 2%."
Cette baisse "aura un impact"
Vendredi 16 août, le président du syndicat Samu-Urgences de France se voulait, lui, plus alarmiste. La baisse du nombre d'internes à l'automne "aura un impact" sur l'hôpital, et en particulier sur les CHU, "dont 40% des ressources médicales sont constitués par des internes", lançait le Dr Marc Noizet au micro de Franceinfo. Le représentant syndical précisait, par ailleurs, que les hôpitaux allaient devoir "compenser avec d'autres ressources, probablement des médecins étrangers" ou "modifier [leurs] organisations" face à cette baisse d'effectif.
Egalement interrogé par Ouest-France sur la situation des hôpitaux cet été, Frédéric Valletoux a indiqué ce 20 août qu'une cinquantaine d'établissements étaient "actuellement en tension" dans le pays. "C'est un peu mieux que l'été dernier et, en tout cas, les tensions ne sont pas aussi fortes qu'au cours de celui de 2022", a précisé l'ancien président de la Fédération hospitalière de France (FHF), soulignant l'importance des mesures issues de la mission flash sur les urgences et de la réforme des autorisations de médecine d'urgence de décembre 2023. "[Elles] portent leurs fruits, a-t-il glissé. Les revalorisations des gardes de nuit et des heures travaillées les dimanches et les jours fériés […] ont été pérennisées. On constate ainsi qu'il est plus facile de recruter des personnels supplémentaires durant cet été."
Le ministre s'est aussi exprimé sur la recrudescence des cas de Mpox en Afrique. "La France n'est pas un pays isolé, on s'attend à avoir des cas déclarés sur notre territoire", a-t-il indiqué. "Pour mémoire, avec le précédent variant, il y avait 5 000 cas en France, dont aucun mortel. Puis cinquante-deux en 2023 et 107 depuis le début d'année. Au total, 150 000 personnes ont été vaccinées. Et nos stocks de vaccins sont robustes, c'est-à-dire que nous pouvons envisager les prochains mois avec sérénité", a assuré Frédéric Valletoux.
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