Accès direct kiné : comment faire tomber les barrières chez les médecins... et chez les kinés

La proposition de loi portant sur l'amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé a été adoptée par le Sénat le 14 février dernier. L’article 2 de cette PPL vise à permettre "l'accès direct pour les patients aux soins de kinésithérapie pour 5 consultations lorsque le kiné exerce dans une structure de soins coordonnés telles qu’une maison de santé, un centre de santé et une équipe de soins primaires [excluant à l’heure actuelle les communautés professionnelles territoriales en santé]". Les soins dispensés par le kiné devront être justifiés par son évaluation dont le compte-rendu sera mis à disposition du patient et de son médecin traitant via le dossier médical partagé.
L’Ordre des médecins, aux côtés des autres Ordres en santé, a été amené à publier une proposition conjointe en octobre dernier pour améliorer l’accès à l’offre de soins grâce à l’interprofessionnalité. Cette proposition avançait explicitement "la nécessité de favoriser le recours direct aux professionnels de santé disposant des compétences spécifiques pour certains parcours de patients" ainsi que "le déploiement des nouveaux métiers" qui doit être "accéléré et soutenu". Le ministère de la Santé a alors appuyé sa feuille de route du PLFSS 2023 sur cette contribution d’organisation des soins proposée par les Ordres. Toutefois, l’ouverture des négociations tarifaires des consultations des médecins généralistes et les propositions faites par l’Assurance maladie aux syndicats médicaux le 9 novembre 2022 ont sans nul doute joué un rôle déterminant sur le changement de positionnement de l’Ordre des médecins vis-à-vis de ce sujet. En effet, le 3 novembre 2022, ce dernier a opéré une volteface rejoignant ainsi le front commun de la majorité des syndicats médicaux s’opposant aux mesures d’amélioration de l’accès aux soins dont l’intégration de l’accès direct à certaines professions paramédicales. Ce changement soudain de positionnement semble mettre en exergue une volonté d’utiliser ces mesures comme levier de négociation politique pour maintenir le médecin généraliste comme seule porte d’entrée du parcours de soins des patients.
Au-delà de ce revirement de situation, les syndicats médicaux et l’Ordre des médecins poursuivent leur mobilisation pour défendre le statut de "médecin traitant" et la coordination de l’ensemble du parcours du patient par le seul et unique médecin généraliste. Les organisations représentant les kinés se félicitent, quant à elles, de l’avancée de la proposition de loi.
Libérer du temps médical ?
Il s’agit d’un des objectifs couramment évoqués par les porteurs de la proposition de loi, les syndicats et l’Ordre des kinés. L’accès direct aux kinés permettrait de...
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