"L’épidémie est-elle une chose trop grave pour la confier à des médecins ?"

Clémenceau tonitruait : "La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires". Faudrait-il en déduire par analogie qu'une "épidémie est une chose trop grave pour la confier à des médecins" ?
Que des hauts fonctionnaires soient incompétents dans le domaine sanitaire serait dans l'ordre des choses. Mais ne nous y trompons pas, les bévues, l'impréparation, l'insuffisance pédagogique, et parfois l'incompétence que nous avons constaté ces derniers mois et tout particulièrement lors de la période vaccinale qui vient de s’ouvrir, sont le fait, non pas de haut-fonctionnaires, mais de médecins.
Quand on voit des médecins de haut niveau patauger dans les hésitations, les informations inexactes, et le doute, on peut être découragé de notre capacité à relever la tête et se désespérer des moyens mis en œuvre dans la lutte contre l'épidémie. Qui assume les responsabilités à la tête de nos administrations (DGS) ou dans les grandes institutions qui ont à s'occuper de santé publique (HAS), ou d’éthique médicale (CCNE).
A la DGS, le mot d’ordre est resté : « ne vous inquiétez de rien… »
- Le 7 décembre : "La vaccination est une démarche européenne, la Haute autorité de santé a défini une stratégie. "Les Ehpad sont la priorité numéro 1 pour la vaccination. La logistique est en place".
- le 17 décembre 2020 : "La logistique est évidemment en place depuis plusieurs semaines"
A la HAS, le mot d’ordre semble être : « méfions-nous ! »
La doctrine est résumée dans un document scientifiquement remarquable mais...
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