
Hôpitaux publics : un déficit global chiffré à 2,4 milliards d'euros en 2023
Les hôpitaux publics ont connu une dégradation de leurs comptes financiers "sans précédent" en 2023, avec un déficit global qui a atteint 2,4 milliards d'euros, soit plus d'un milliard de plus qu'en 2022. "Cette très nette détérioration s’explique notamment par la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire", explique la Drees.

2,4 milliards d'euros. C'est le montant du déficit global des hôpitaux publics en 2023. En 2022, ce dernier s'élevait à 1,3 milliard d'euros, indique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), dans une étude parue ce jeudi 22 mai. Cette dégradation des comptes financiers des hôpitaux publics est "sans précédent", ajoute le service statistique du ministère de la Santé.
Cette "très nette détérioration" s'explique notamment par "la sortie progressive des dispositifs exceptionnels de soutien pour faire face à la crise sanitaire, dans un contexte inflationniste". Le déficit global de 2,4 milliards d'euros représente 2,3% des recettes des établissements publics : "une proportion inédite depuis 2005, point de départ des observations" de la Drees.
Celle-ci note par ailleurs que "la forte progression des dépenses", "amorcée depuis la crise sanitaire", se poursuit (+6,6% en 2023 après +5,1% en 2022), "pour atteindre 105,9 milliards d'euros". La progression des charges "s'observe pour tous les titres". D'abord, pour les dépenses de personnel (+5% en 2023, à 60,8 milliards d'euros), mais aussi pour les dépenses à caractère médical (+5,3%, à 21 milliards d'euros).
La hausse a été surtout importante pour les dépenses à caractère hôtelier et général, qui regroupent l'ensemble des coûts liés à l'accueil et au bon fonctionnement des structures (+34,5%, à 12 milliards d’euros).
La Drees souligne toutefois que les mesures de restauration des capacités financières prévues dans le cadre du Ségur de la santé ont contribué à l'amélioration de l'investissement et à la diminution de la dette des hôpitaux publics. En 2023, la dette représentait ainsi 45% des capitaux permanents des établissements, contre 45,7% en 2022.
En revanche, la Drees note que si "les plans de soutien et de relance mis en place depuis la crise sanitaire [ont porté] leurs fruits sur l'effort d’investissement et la dette", les ressources générées par l'activité des établissements se sont quant à elles dégradées de façon "sans précédent". Ainsi, la part des établissements surendettés repart à la hausse, sans toutefois retrouver son niveau d'avant crise (à 36% en 2023 après 34% en 2022 et 41% en 2019).
Les comptes des cliniques privées dans le vert
A contrario, la situation financière des cliniques privées, elle, est restée "globalement favorable" en 2023. Le résultat net des cliniques privées s'est établi à 362 millions d’euros, soit 1,8% de leurs recettes, en recul toutefois par rapport à 2022 (3,4%). Mais là aussi, le tableau peut être nuancé puisque si la situation économique des cliniques privées est globalement "excédentaire", la proportion de cliniques privées déficitaires augmente (32% en 2023, après 25% en 2022), indique la Drees.
Toutes les disciplines d'activité sont concernées : la proportion de cliniques déficitaires atteint 37% en moyen séjour (+8 points), 33% en court séjour (+8 points) et 18% en psychiatrie (+1 point).
Point positif : "Malgré l’évolution contrastée des indicateurs caractérisant le poids de la dette, la proportion de cliniques privées surendettées diminue et atteint 14% en 2023, son plus bas niveau historique."
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