BPCO : Un syndrome plus qu’une maladie ?

La BPCO représente aujourd’hui la 3e cause de mortalité dans le monde avec 3,2 millions de décès en 2017. « Si le tabac est le principal facteur environnemental en favorisant la survenue, la BPCO ne peut plus être considérée comme une maladie directement liée à celui-ci, mais comme un syndrome clinique qui a de multiples causes dont le tabagisme », considère le Pr Alvar Agusti (Université de Barcelone). « Dans le monde, un tiers des patients avec une BPCO ne sont d’ailleurs pas des fumeurs », a souligné cet expert et « la fumée des combustibles utilisés pour le chauffage ou la cuisine joue un rôle majeur dans beaucoup de régions du globe ». L’importance des comorbidités associées, souvent sans retentissement pulmonaire, conduit à se demander si « la BPCO n’est en fait pas la composante pulmonaire d’un syndrome systémique multimorbide ».
On sait aujourd’hui que la dégradation pulmonaire dans la BPCO n’est pas linéaire, mais dynamique et dépendante d’interactions entre environnement et gènes. Ce qui pourrait expliquer pourquoi la maladie n’apparait que chez une proportion des fumeurs. En dehors du déficit en alpha1-antitrypsine, 22 loci génétiques ont d’ailleurs été associés à la BPCO. Il serait important de parvenir à identifier les 4 à 12 % de jeunes adultes qui ont déjà un VEMS non optimal à l’âge de 20 ans, car ils présentent un haut risque de développer plus tard une obstruction chronique des voies aériennes mais aussi des affections cardiaques ou métaboliques.
Le traitement, qui a été réactualisé en 2019 dans de nouvelles recommandations Gold*, est...
D'accord, pas d'accord ?
Débattez-en avec vos confrères.