Rhinites : des tests plus spécialisés en cas de diagnostics difficiles

08/11/2021 Par Sylvie Coito
ORL
De nouvelles recommandations sur la place des tests biologiques en cas d’allergie, seront publiées prochainement. Le point avec le Pr Geoffrey Mortuaire*, service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale CHU de Lille, à l’occasion du congrès de la SFORL (2-3 octobre 2021). 
 

Egora-le Panorama du Médecin : Quelles sont les nouveautés pour le diagnostic des rhinites allergiques ? Pr Geoffrey Mortuaire : Le diagnostic étiologique des rhinites chroniques est basé sur le recueil des signes fonctionnels à l’interrogatoire, l’examen clinique nasofibroscopique et l’imagerie en cas de doute diagnostique. En cas de suspicion d’allergie, les tests cutanés allergéniques, associés à l’histoire clinique du patient, vont permettre de faire le diagnostic d’allergie. La Société Française d’Allergologie va publier prochainement de nouvelles recommandations sur les tests biologiques en cas d’allergie. Notamment, il y est question des allergènes moléculaires, mais qui n’ont pas leur place en diagnostic de 1 ère intention. Les tests de dépistage sanguins permettant de rechercher une sensibilisation à 80% des aéroallergènes les plus fréquents peuvent être proposés en cas de doute sur l’étiologie allergique d’une rhinite chronique. Le plus souvent, l’histoire clinique et les analyses de 1 ère intention (tests cutanés allergéniques, IgE sanguines spécifiques) sont suffisantes pour poser diagnostic. Cependant, il est parfois utile d’aller plus loin pour confirmer le diagnostic de rhinite allergique.   Que préconisez-vous en cas de difficultés diagnostiques ? Certains patients présentent un tableau clinique évocateur de rhinite chronique allergique avec un dosage sanguin des IgE spécifiques négatifs, des tests cutanés allergéniques non réalisables ou interprétables et ne permettant pas d’établir le diagnostic étiologique. Après élimination des diagnostics différentiels, il peut être utile de recourir à des tests locaux de provocation nasale. Ces tests se font en hôpital de jour dans quelques centres spécialisés hospitalo-universitaires comme Lille ou Toulouse. Ils consistent à déposer sur la muqueuse nasale des allergènes de concentration croissante. Ces allergènes sont les mêmes que ceux utilisés pour les tests cutanés à la différence qu’ils sont en pulvérisation. L’évaluation fonctionnelle se base sur le score de LEBEL qui associe la mesure de la rhinorrhée, des éternuements, du prurit, de l’obstruction nasale et de la conjonctivite. Le test de provocation nasal est positif si le score est > 5. Son intérêt réside également dans la recherche d'allergie professionnelle avec des allergènes spécifiques permettant de différencier un mécanisme allergique d'une rhinite irritative. On peut observer également des formes de rhinite allergique dite locale se traduisant par la production au niveau muqueux d’IgE spécifiques selon les mêmes mécanismes que la réaction allergique classique mais sans que ces IgE ne soient détectables sur le plan systémique. De nouveaux tests en développement permettent d'évaluer la production de ces IgE locaux au niveau des sécrétions nasales, permettant un diagnostic plus précis. *Le Pr Mortuaire déclare n’avoir aucun lien d’intérêts.

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