La supplémentation à base d’une bactérie commensale du tube digestif, Akkermansia muciniphila, améliore le syndrome métabolique

26/07/2019 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Le syndrome métabolique est caractérisé par toute une série de comorbidités qui prédisposent les individus à un risque accru de développer des pathologies cardiovasculaires ainsi qu’un diabète de type 2. On sait maintenant que le microbiote intestinal est un nouveau contributeur clé impliqué dans l'apparition de troubles liés à l'obésité. Chez l'homme, des études ont mis en évidence une corrélation négative entre l'abondance d'Akkermansia muciniphila et le surpoids, l'obésité, le diabète de type 2 non traité ou l'hypertension. L'administration d' Akkermansia muciniphila n'a jamais été étudiée chez l'homme. Ceci a conduit une équipe bruxelloise à mettre en place une étude pilote randomisée, en double insu, contrôlée versus placebo chez des volontaires en surpoids ou obèses résistants à l'insuline. Quarante sujets ont été inclus et 32 ​​ont terminé l'essai. Les principaux critères d'évaluation étaient l'innocuité, la tolérance et les paramètres métaboliques (c'est-à-dire la résistance à l'insuline, les lipides circulants, l'adiposité viscérale et la masse corporelle). Les critères secondaires étaient la fonction de barrière intestinale (c'est-à-dire les lipopolysaccharides plasmatiques) et la composition du microbiote intestinal. L’étude monocentrique montre qu'une supplémentation orale quotidienne de 1010 bactéries A. muciniphila (vivantes ou pasteurisées) pendant trois mois est sans danger et bien tolérée. Pasteurisée, l'A. Muciniphila a amélioré la sensibilité à l'insuline (+28,62 ± 7,02%, p = 0,002), a réduit l’insulinémie (−34,08 ± 7,12%, p = 0,006) et le cholestérol total plasmatique (−8,68 ± 2,38%, p = 0,02). La supplémentation d'A. Muciniphila pasteurisée a légèrement diminué le poids corporel (−2,27 ± 0,92 kg, P = 0,091) par rapport au groupe placebo ainsi que la masse grasse (−1,37 ± 0,82 kg, P = 0,092) et le tour de hanche (−2,63 ± 1,14 cm, P = 0,091) par rapport aux valeurs initiales. Après trois mois de supplémentation, A. muciniphila a permis une réduction des concentrations des marqueurs sanguins pertinents de dysfonctionnement et d'inflammation hépatique, sans altérer la structure globale du microbiome intestinal. En conclusion, cette étude de preuve de concept montre que la supplémentation en A. muciniphila améliore plusieurs paramètres métaboliques et que cette intervention semble sans danger et bien tolérée.

Vignette
Vignette

Les négociations conventionnelles entre les médecins et l'Assurance maladie doivent-elles reprendre?

Jerry Tulassan

Jerry Tulassan

Non

La négociation est une série d'entretiens, de démarches entreprises pour parvenir à un accord, pour conclure une affaire ou mettre... Lire plus

0 commentaire





La sélection de la rédaction

Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Rémunération
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été" : le cri d'alarme de SOS Médecins
02/04/2024
13
Assistant médical
"Il faut arriver à transposer l'assistant médical dans une notion d'équipe": aux Rencontres d'AVECsanté...
03/04/2024
4
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17