Quels effets aigus la consommation de café peut-elle avoir sur la santé ?

13/04/2023 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le café est l’une des boissons les plus fréquemment consommées dans le monde mais ses effets aigus sur la santé restent incertains.

  En effet, malgré la croyance répandue selon laquelle le café doit être évité du fait de son effet arythmogène, on dispose de peu de données sur ce sujet, ce d’autant qu’à l’inverse, dans les études d’observation, la consommation de café pourrait être associée à des taux inférieurs de diabète et de décès, peut-être parce que la caféine stimule l’activité physique. Le café pourrait aussi diminuer le sommeil efficace mais les mesures objectives de cette relation en environnement naturel sont peut fréquentes. Afin d’objectiver tous ces points, une équipe américaine a mis en place l’étude CRAVE (Coffee and Real-Time Atrial and Ventricular Ectopy) afin d’évaluer les effets aigus de la consommation de café sur le rythme cardiaque, l’activité physique, le sommeil et les concentrations de glucose, en utilisant un enregistrement continu grâce à des capteurs portables chez des sujets en bonne santé, assignés à recevoir soit du café caféiné, soit d’éviter la consommation de caféine sur des périodes de 2 jours. L’étude a duré 14 jours. L’âge moyen des participants était de 39 ± 13 ans (51 % étaient des femmes et 51 % des Blancs non hispaniques). L’adhérence à la randomisation était élevée. La consommation de café caféiné était associée à 58 contractions auriculaires prématurées quotidiennes alors que ce chiffre était de 53 en l’absence de caféine (taux de survenue = 1.09 ; IC 95 % = 0.98-1.20 ; p = 0.10). La consommation de café caféiné en comparaison avec l’absence de consommation de caféine était associée à 154 contractions ventriculaires prématurées versus 102, donnant un rapport de survenue de 1.51 (1.18-1.94). Le nombre de pas était supérieur chez les sujets prenant du café caféiné (10 646 vs 9 665 pas quotidiens ; différence moyenne = 1058 ; 441-1675). Quant au sommeil, il était de 397 minutes de sommeil nocturne sous café caféiné et de 432 en l’absence de caféine, donnant une différence moyenne de 36 minutes (25-47). Quant au glucose interstitiel, il était comparable (0.95 g/l vs 0.96 g/l). En conclusion, dans cette étude randomisée, la consommation de café caféiné ne s’accompagne pas en aigu de plus de contractions auriculaires prématurées quotidiennes que lorsqu’on évite la caféine. Si le café caféiné est associé à une augmentation de l’activité physique, à moins de sommeil et également à un peu plus de contractions ventriculaires prématurées, il n’y a pas de relation entre la consommation de café et le taux de glucose interstitiel. Les conséquences en termes de santé du café sont donc très différentes et les recommandations pour chaque sujet doivent donc être personnalisées en fonction des objectifs de santé.

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