L’insuline degludec dans le traitement du diabète de type 2 insulino-requérant

26/04/2012 Par Pr Philippe Chanson

Dans le traitement du diabète de type 2, après échec des antidiabétiques oraux, on utilise l’insulinothérapie et après un certain temps il est souvent nécessaire de recourir, comme dans le diabète de type 1, à un schéma basal-bolus. Dans le Lancet paraît une étude comparant l’insuline degludec, cette insuline d’action ultra-prolongée, à la glargine. Dans une étude de phase 3, randomisée, en ouvert, de non infériorité, l’insuline degludec a été comparée à la glargine. Il s’agissait d’une étude qui a duré une année et qui a été mise en place dans 123 sites de 12 pays où des adultes ayant un diabète de type 2 et une hémoglobine glyquée entre 7 et 10 % après plus de 3 mois d’une insulinothérapie quelconque (avec ou sans antidiabétiques oraux) ont été inclus et randomisés dans un rapport 3/1. Ils ont reçu, une fois par jour, soit de l’insuline degludec sous cutanée, soit de la glargine en « basal » et recevaient, comme « bolus », de l’insuline ultra-rapide aspart avant les 3 repas. La dose d’insuline basale devait être adaptée à une cible glycémique entre 3.9 et < 5 mmol/l avant le petit déjeuner. 744 des 755 participants ont été randomisés pour recevoir degludec et 248 des 251 patients sélectionnés ont reçu de la glargine. L’âge moyen était de 58.9 ± 9.3 ans, l’ancienneté du diabète de 13.5 ± 7.3 ans, l’hémoglobine A1c de 8.3 ± 0.8 % et la glycémie de 9.2 ± 3.1 mmol/l. 82 % des patients dans le groupe degludec et 84 % des patients dans le groupe glargine ont fini l’étude. Après 1 an, l’hémoglobine glyquée a diminué de 1.1 % dans le groupe degludec et de 1.2 % dans le groupe glargine (différence estimée de traitement degludec – glargine = 0.08 %, IC 95 % : -0.05 à +0.21) confirmant la non-infériorité. Les taux des hypoglycémies confirmées (glycémie <3.1 mmol/l) étaient inférieurs sous degludec en comparaison de la glargine (11.3 vs 13.6 épisodes par patient/année d’exposition ; rapport estimé de survenue = 0.82, IC 95 % : 0.69 à 0.99, p = 0.03). Le taux d’hypoglycémies confirmées nocturnes était aussi inférieur (1.4 vs 1.8 épisode par patient/année d’exposition ; rapport de survenue = 0.75, IC : 0.58-0.99, p = 0.04). Les taux d’hypoglycémies sévères semblaient similaires (0.06 épisode par patient/année d’exposition pour degludec vs 0.05 pour la glargine). Les taux des autres effets secondaires n’étaient pas différents. L’insuline degludec et l’insuline glargine sont donc tout aussi efficaces dans un schéma basal bolus d’insulinothérapie chez les diabétiques de type 2 avec peut-être moins d’hypoglycémie sous degludec, si l’on en croit cette étude.

 
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