Le patiromer, un chélateur du potassium qui fait ses preuves dans le traitement de l’hyperkaliémie des patients ayant une néphropathie diabétique

28/07/2015 Par Pr Philippe Chanson

L’hyperkaliémie est une complication potentiellement sévère principalement observée chez les patients insuffisants rénaux (stade 3 ou plus), traités par inhibiteurs du système rénine angiotensine aldostérone (ISRAA) et qui peuvent aussi être diabétiques et/ou avoir une insuffisance cardiaque. Afin de mieux connaître les doses et la sécurité à long terme d’un nouveau polymère chélateur du potassium, le patiromer, une étude ouverte multicentrique en phase 2, randomisée, a été mise en place dans 48 sites en Europe entre juin 2011 et juin 2013. Le patiromer a été évalué chez 306 patients ambulatoires, diabétiques de type 2 (dont le taux de filtration glomérulaire allait de 15 à 60 mL/min/1.73 m2 et dont la kaliémie était > 5 mEq/L). Tous les patients recevaient des ISRAA avant et au cours de l’étude. Les patients ont été stratifiés en fonction de leur kaliémie, « hyperkaliémie faible » ou « hyperkaliémie modérée », et ont reçu 1 à 3 doses de départ de patiromer de manière randomisée (4.2 g, 8.4 g ou 12.6 g)2 fois par jour (hyperkaliémie faible) ou 8.4 g, 12.6 g ou 16.8 g deux fois par jour (hyperkaliémie modérée). La dose de patiromer était ensuite titrée afin d’obtenir et de maintenir une kaliémie ≤ 5 mEq/L. 306 patients ont été randomisés. La réduction moyenne de kaliémie entre la valeur basale et la 4ème semaine de traitement (ou le moment de la première titration de dose) chez les patients dont l’hyperkaliémie était faible a été de 0.35 (IC 95% : 0.22-0.48) mEq/L pour la dose de départ de 4.2 g deux fois par jour, de 0.51 (0.38-0.64) mEq/L pour la dose de départ de 8,4 g deux fois par jour, et de 0.55 (0.42-0.68) mEq/L pour la dose de départ de 12.6 g deux fois par jour. Chez ceux qui avaient une hyperkaliémie modérée, la réduction a été de 0.87 (0.60-1.14) mEq/L pour la dose de départ de 8.4 g deux fois par jour, de 0.97 (0.70-1.23) mEq/L pour la dose de départ de 12.6 g deux fois par jour, et de 0.92 (0.67-1.17) mEq/L pour la dose de départ de 16.8 g deux fois par jour (p < 0.001 pour tous les changements en comparaison de la valeur basale). De la 4ème semaine à la 52ème semaine, une diminution moyenne statistiquement significative de la kaliémie était observée chaque mois chez les patients avec une hyperkaliémie faible ou modérée. Sur les 52 semaines, une hypomagnésémie (7.2%) était l’effet secondaire lié au traitement le plus fréquent, une constipation faible à modérée (6.3%) était l’effet secondaire gastro-intestinal le plus fréquent et une hypokaliémie (< 3,5 mEq/L) est survenue chez 5.6% des patients. En conclusion, chez les patients avec une hyperkaliémie et une maladie rénale ou une néphropathie diabétique, le patiromer à la dose de départ de 4.2 à 16.8 g deux fois par jour permet une réduction statistiquement significative de la kaliémie après 4 semaines de traitement et durant 52 semaines.

 
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