FMC : 10 points clésGonarthrose

La prise en charge associe médicaments et traitements non pharmacologiques.

Emma Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    L’arthrose du genou, ou gonarthrose, représente la troisième localisation la plus fréquente de l’arthrose, après celle des mains et du rachis. En France, la gonarthrose touche 10 millions de personnes. Sa prévalence augmente avec l’âge. Elle s’établit à 4,7 % pour les hommes (de 2,1 % à 40 ans à 10,1 % à 75 ans) et à 6,6 % pour les femmes (de 1,6 % à 40 ans à 14,9 % à 75 ans).

  2. 02

    Les facteurs de risque sont l’obésité et les maladies métaboliques, des déformations du genou (varus, valgus), une résection méniscale, ou encore la pratique intensive de certains sports à risque (marathon...).

  3. 03

    Le principal symptôme est la douleur. Cette dernière est caractérisée par une corrélation imparfaite avec les lésions radiologiques. S’y associent une raideur et une gêne fonctionnelle, qui impactent lourdement la qualité de vie des patients. Via ce handicap locomoteur, il résulte aussi une surmortalité cardiovasculaire, du fait de la sédentarité.

  4. 04

    La prise en charge médicale de la gonarthrose doit être pluridisciplinaire (rhumatologie, médecine générale, orthopédie, médecine physique et réadaptation, algologie et gériatrie). Elle associe un traitement pharmacologique et un traitement non pharmacologique.

  5. 05

    De nouvelles recommandations concernant la prise en charge pharmacologique de la gonarthrose ont été émises en décembre 2020 sous l’égide de la Société française de rhumatologie (SFR).
    La prise en charge doit être personnalisée et adaptée aux objectifs symptomatiques et/ou fonctionnels fixés.

  6. 06

    Les auteurs considèrent tout d’abord que le paracétamol ne doit pas nécessairement être prescrit de manière systématique et/ou continue. Les AINS, aussi, peuvent être utilisés en première intention lors des poussées, et apparaissent même plus efficaces que le paracétamol. Cependant, en raison de leur profil de tolérance, ils doivent être utilisés à la dose minimale efficace et pour la durée la plus courte possible.
    Les opioïdes faibles (codéine, poudre d’opium, tramadol) peuvent être prescrits, seuls ou en association au paracétamol. Les opioïdes forts sont, eux, à réserver aux cas les plus graves, en cas d’échec ou de contre-indication aux autres traitements, chez les patients ayant des contre-indications à la chirurgie du genou.

  7. 07

    Les antiarthrosiques symptomatiques d’action lente (insaponifiables d’avocat et de soja, chondroïtine, glucosamine, diacéréine) peuvent être proposés, sans en attendre un effet chondroprotecteur. La duloxétine, un antidépresseur, peut être proposée hors AMM, en particulier en cas de dépression ou de fibromyalgie associée pour aider au choix de la molécule.

  8. 08
    Point formation n°8

    Les AINS topiques peuvent être efficaces, de même que la capsaïcine topique faiblement dosée (< 1 %, préparation magistrale faite en pharmacie).

  9. 09

    Concernant les traitements intra-articulaires, les injections d’acide hyaluronique peuvent être proposées, bien que non remboursées. Elles ont un effet antalgique bien démontré versus placebo. En revanche, elles n’ont pas d’effet chondroprotecteur. Les injections de corticoïdes peuvent aussi être prescrites, en particulier en cas de poussée inflammatoire avec épanchement articulaire.
    Enfin, les experts n’ont pas pu statuer sur l’intérêt des injections de plasma riche en plaquettes, du fait d’un manque de données sur ce sujet.
    Globalement, il est nécessaire de réévaluer régulièrement le traitement.

  10. 10

    Le traitement non médicamenteux est fondamental. Il associe réduction pondérale, activité physique, orthèses et aides matérielles si nécessaire. Une perte de poids de 5 % doit être proposée, avec maintien sur le long terme. La pratique d’une activité physique est fondamentale. Elle doit être régulière, ciblant les membres inférieurs, avec des exercices de renforcement musculaire et de mobilité articulaire, et surtout adaptée aux préférences du patient. Un programme d’activité physique adaptée peut être prescrit.
    En cas d’échec du traitement médical et non pharmacologique, il faudra discuter de l’indication d’une arthroplastie, si l’atteinte structurale est avérée, et avec une altération importante de la qualité de vie.