FMC : 10 points clésRoséole

Cette infection courante est facile à dépister et à traiter. Les complications sont exceptionnelles.

Widad Gallaf
  1. 01
    Point formation n°1

    La roséole, ou exanthème subit, ou sixième maladie, est une pathologie due à un virus herpès humain (HHV-6, et plus rarement HHV-7). HHV-6 (Human Herpes virus) est un virus à double brin d’ADN ubiquitaire qui est présent chez de nombreux patients.

  2. 02

    Sur un plan épidémiologique, la roséole est observée chez les enfants ayant entre 6 mois et 3 ans (avec un pic de contamination à l’âge de 7 mois). Dans 90 % des cas, cette infection concerne les enfants ayant moins de 2 ans. Cette pathologie survient très exceptionnellement après l’âge de 4 ans.

  3. 03

    Cette affection est observée toute l’année. Cependant, on note un pic de fréquence en automne et au printemps. La contamination des enfants s’effectue par la salive, les sécrétions nasales et les gouttelettes émises lors de la toux.

  4. 04

    Après une phase d’incubation qui varie entre cinq et quinze jours, on met en évidence des manifestations cliniques témoins de la phase d’invasion dont la durée est comprise entre trois et quatre jours :
    - une hyperthermie importante (parfois entre 39 et 40 °C) ;
    - la présence d’adénopathies souvent douloureuses ;
    - une chute parfois brutale de la température qui signe le passage vers la deuxième phase (1 à 2 jours après cette chute de la température).

  5. 05

    La phase éruptive se caractérise par une éruption sans hyperthermie (élément qui est assez pathognomonique de la roséole), qui présente plusieurs caractéristiques :
    - il s’agit d’un exanthème maculopapuleux, de couleur chair, avec parfois un halo pâle qui encercle l’éruption ;
    - cet exanthème est constitué de différents éléments dont la taille varie entre 3 et 5 mm, éléments qui disparaissent à la vitropression ;
    - on l’observe surtout au niveau du cou et du tronc, mais le visage et les membres sont parfois concernés ;
    - un énanthème (taches de Nagayama) au niveau du voile du palais et de la luette est fréquent (plus de 75 % des cas de contamination) ;
    - il est papuleux.
    On note aussi au décours de cette phase éruptive d’autres manifestations cliniques :
    - la présence d’adénopathies occipitales, cervicales postérieures, rétro-auriculaires ;
    - une asthénie, des manifestations digestives (nausées ou vomissements), des signes pleuropulmonaires avec toux, et ORL avec rhinorrhée.
    L’exanthème disparaît très rapidement (entre la douzième et trente-sixième heure).

  6. 06

    Des études de séroprévalence ont démontré que chez certains enfants on n’objective pas de manifestations cutanées, mais uniquement une hyperthermie.

  7. 07

    Le diagnostic est avant tout clinique. Cependant, dans les cas où un doute existe, il est possible de demander une sérologie spécifique ou une PCR. Le bilan biologique, s’il est effectué, peut mettre en évidence une leucopénie.

  8. 08
    Point formation n°8

    Des complications, heureusement rares, peuvent survenir. Elles sont essentiellement neurologiques. Il peut s’agir de crises comitiales (dans 10 % des cas). Il est également possible d’objectiver des cas de méningite virale, ou de méningo-encéphalite. Enfin, HHV-6 peut être responsable d’hépatites, mais cela reste anecdotique.

  9. 09

    Le traitement est avant tout symptomatique, avec administration d’antipyrétiques (essentiellement du paracétamol). Il est cependant possible chez les enfants ayant un problème d’immunosuppression de prescrire en milieu hospitalier des traitements antirétroviraux : foscarnet, ganciclovir, ou cidofovir.

  10. 10

    D’autres mesures doivent être prises en compte :
    - tout d’abord, l’éviction scolaire n’est pas obligatoire ; elle conseillée en phase d’invasion ;
    - rassurer l’entourage sur le fait qu’aucune mesure prophylactique ne doit être prise pour les cas contacts ;
    - ensuite, il est fondamental de vérifier la bonne hydratation de l’enfant.

Références :

- Mancini AJ, Krowchuk DP. Dermatologie de l’enfant. Éd. Elsevier Masson 2016.
- Mokni M, Dupin N, Del Giudice P. Dermatologie infectieuse. Éd. Elsevier Masson 2014.
- Cohen BA. Dermatologie pédiatrique. Éd. Med’com 2007.
- Charvet DE, Bagot M. Exanthème et érythrodermie de l’adulte et de l’enfant. La Revue du Praticien 2021;71(8):913-21.

* Le Dr Pierre Frances, le Dr Célia Ponce de Leon et Widad Gallaf déclarent n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.