FMC : 10 points clésDermatophytie du pied, ou pied d’athlète

Cette affection est due à des champignons filamenteux qui se développent au niveau de la couche cornée.

Dr Pierre Francès
  1. 01
    Point formation n°1

    Les dermophytoses sont des mycoses superficielles secondaires à des champignons kératinophiles qui appartiennent à trois variétés : Microsporum, Trichophyton et Epidermophyton. Ils sont responsables de manifestations cutanées de la peau glabre (les épidermophyties) mais aussi au niveau des ongles (les onyxis dermophytiques), de la barbe (les sycosis) et du cuir chevelu (les teignes).

  2. 02

    La dermatophytie du pied, encore appelée pied d’athlète, est fréquente chez les enfants ou les adolescents (moins fréquent chez les sujets en période pubertaire) mais aussi chez les patients dont l’âge est compris entre 20 et 50 ans. Elle est plus fréquente chez les hommes.

  3. 03

    Les facteurs prédisposants sont :
    - la marche pieds nus sur des sols contaminés par des spores. En l’absence d’un nettoyage des sols de manière satisfaisante, les spores peuvent subsister plus de douze mois ;
    - la macération due au port de chaussures inadaptées, générant une importante transpiration ;
    - les piscines publiques, qui favorisent le développement de cette pathologie.

  4. 04

    La dermatophytie interdigitale du pied est une forme clinique classique qui se caractérise par des squames de couleur blanche (donnant un aspect macéré), voire même des crevasses à la base des espaces interdigitaux. Ces formations se rencontrent de manière prédominante au niveau des 4e et 5e orteils, et sont très prurigineuses. Très souvent, une hyperhidrose est associée. Cette dermatophytie peut secondairement se développer vers les zones adjacentes (la plante ou du dos du pied). Dans ce cas, on peut noter un aspect squameux ou vésiculeux.

  5. 05

    La dermatophytie squameuse chronique de la plante du pied, ou kératodermie plantaire, se caractérise par une hyperkératose au niveau des plantes (des atteintes palmaires sont également décrites), mais qui peut déborder vers les « zones couvertes par les chaussons de danse ». On note souvent un érythème avec des papules qui délimitent l’atteinte lésionnelle mais aussi des squames de couleur blanche. La peau est plus sensible, et prurigineuse. Cette forme clinique est rarement bilatérale, et Trichophyton rubrum est souvent l’agent responsable.

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    La dermatophytie vésiculeuse ou bulleuse du pied se caractérise par la présence de vésicules ou de bulles à contenu clair. Cette forme, débutant au niveau interdigital, déborde très vite sous la plante du pied ou au dos du pied. Les vésicules ou bulles se rompent, et donnent des érosions qui bordent la lésion en formant un anneau. On peut noter une onychomycose associée. Dans certains cas, on observe une réaction secondaire (ou dermatophytide) qui correspond à la formation d’une deuxième vague de vésicules sur d’autres zones (bras, poitrine notamment).

  7. 07

    La dermatophytie ulcérée correspond à un développement de l’intertrigo vers la plante et le dos du pied. Cette forme peut être associée à une surinfection cutanée.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le diagnostic est le plus souvent clinique. Les lésions peuvent être examinées avec la lampe de Wood. Dans ce cas, on observera une absence de fluorescence dans le cas d’atteinte trichophytique, ou une fluorescence jaune en cas de dermatophytes microsporiques. L’isolement des dermatophytes peut être effectué à la suite de la réalisation d’un prélèvement qui conduit à une culture.

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    Le traitement préventif repose sur le recours de poudres antitranspirantes, le port de chaussures adaptées (plus larges notamment).

  10. 10

    Le traitement curatif repose sur les antifongiques locaux (imidazolés, ciclopiroxolamine, terbinafine) qui sont utilisés en gel, solution, émulsion ou poudre. Ces traitements sont administrés à raison de deux applications par jour durant deux à quatre semaines.
    Si l’atteinte fongique est plus généralisée, il est nécessaire de recourir à un traitement oral qui sera effectué sur une période assez courte (4 semaines au maximum) du fait d’effets secondaires.

Références :

- Fitzpatrick TB. Atlas en couleurs de dermatologie clinique. Éd. Flammarion Médecine-Sciences 2007.
- Cedef. Item 87. Annales de dermatologie et de vénéréologie 2012; 139:A47-A51.
- Mokni M, Dupin N, Del Giudice P. Dermatologie infectieuse. Éd. Elsevier Masson 2014.

Le Dr Pierre Francès déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.