Des tests sanguins pourraient un jour permettre de détecter les patients à risque de développer une maladie d'Alzheimer, suggèrent des recherches préliminaires qui viennent d’être publiées dans Nature Aging. Selon ces travaux, deux molécules, appelées ptau 181 et NfL, seraient ainsi prédictives de la survenue de cette maladie neuro-dégénérative chez des individus présentant une déficience cognitive légère. Pour arriver à ces conclusions, les auteurs suédois et britanniques ont analysé les données de 573 patients atteints de troubles cognitifs légers (MCI), qui ont été suivis pendant 4 ans au cours desquels des tests cognitifs ont été répétés et la survenue d’une maladie d’Alzheimer a été recherchée. Plusieurs biomarqueurs plasmatiques ont été analysés. Les auteurs ont alors pu mettre en évidence qu’un modèle combinant tau phosphorylé à la thréonine 181 (P-tau181) et un neurofilament léger (NfL), avait la meilleure performance pronostique de tous les modèles (aire sous la courbe = 0,88), soit un taux de prédiction de 88% de développer une maladie d'Alzheimer. Selon l'OMS, 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, liée dans 60 à 70% des cas à une maladie d'Alzheimer. Il n'existe aucun traitement contre cette maladie, même si, ces dernières années, plusieurs études expérimentales ont laissé espérer des progrès pour sa détection précoce, qui ne se sont toutefois pas encore traduits par des avancées concrètes en vie réelle. « Si ces marqueurs sanguins peuvent prédire la survenue d'Alzheimer dans des groupes plus importants et plus hétérogènes, nous pourrions assister à une révolution », a espéré Richard Oakley, responsable de la recherche au sein de l'organisation caritative Alzheimer's Society, cité par l'organisme britannique Science Media Centre (SMC). Pour Musaid Husain, professeur de neurologie à l'université d'Oxford, cette piste pourrait « potentiellement changer la donne ». « Ces résultats doivent être confirmés mais dans le contexte d'autres travaux récents, cela pourrait être un pas important vers un diagnostic plus précoce, ainsi que vers l'expérimentation de nouveaux traitements à un stade moins avancé de la maladie », a-t-il poursuivi, cité par le SMC.
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