C’est un espoir majeur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer : de nouvelles données laissent en effet miroiter un test sanguin diagnostique de cette maladie dégénérative à l’avenir. Deux équipes, une suédoise et une américaine, ont ainsi publié le 2 mars dans Nature Medicine un article sur la valeur diagnostique d’un résidu phosphorylé de la protéine tau dans cette pathologie. La protéine tau a comme fonction essentielle de stabiliser les microtubules dans les cellules nerveuses, rôle vital pour le bon fonctionnement cellulaire. Les proportions de cette protéine ont tendance à augmenter chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, d’où l’idée d’utiliser la mesure de la concentration en protéine tau plasmatique phosphorylée au résidu 181 (ptau 181) comme marqueur de la maladie. L’étude suédoise s’est basée sur trois cohortes comptant au total 589 individus : les première était constituée de patients atteints de la maladie d’Alzheimer, la seconde de patients ayant une démence non autre qu’Alzheimer, et la troisième de patients présentant un déficit cognitif léger. Résultat ? La concentration de protéine plasmatique tau 181 apparait efficace pour différencier les maladies d’Alzheimer des autres types de démences neurodégénératives. En plus de cet avantage diagnostic, la valeur pronostique de tau 181 a également été démontrée. Les patients atteints de trouble cognitif léger voire sains qui présentaient des taux élevés de tau 181 avaient, en effet, significativement plus de risque de développer la maladie d’Alzheimer ensuite que les autres. L’étude américaine a, quant à elle, mis en évidence que tau 181 était 3,5 fois plus concentrée chez les personnes ayant une maladie d’Alzheimer que chez les sujets contrôles. Ces deux études permettent donc d’imaginer de futurs essais cliniques pour développer un test sanguin commercial non invasif afin de diagnostiquer, voir pronostiquer la maladie d’Alzheimer. Cependant, il s’agira d’un premier dépistage : «Une imagerie cérébrale anatomique restera nécessaire dans un deuxième temps pour détecter d’autres maladies qui peuvent entrainer des troubles cognitifs » a expliqué au Figaro Renaud La Joie, co-auteur de l’étude américaine. Il n’en demeure pas moins que ce test « pourrait être déployé en première ligne pour des sujets présentant des troubles de la mémoire » détaille au Figaro le principal auteur de l’étude américaine, Pr Adam Boxer.
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