Avec le vieillissement de la population, phénomène observé dans la plupart des pays dont le nôtre, les maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer, sont un défi croissant de santé publique, ce d’autant que les options thérapeutiques contre ces pathologies restent peu nombreuses. Des chercheurs californiens publient les résultats de travaux menés sur un modèle animal suggérant qu’un composant identifié dans les fraises pourrait exercer un effet protecteur contre la neurodégénérescence.
L’équipe de Pamela Maher, du laboratoire de neurobiologie cellulaire du Salk Institute for Biological Studies (La Jolia, Californie) travaille depuis plusieurs années sur les effets neuroprotecteurs des flavonoïdes isolés dans des fruits et/ou des légumes. Les travaux qui viennent d’être publiés mettent en valeur les vertus de la fisétine, composé organique de la famille des flavonols, une sous-famille des flavonoïdes. Identifié par un chimiste autrichien, Josef Herzig, dans l’arbre à perruque (fisetholtz en allemand, d’où le nom de fisétine) ou Cotinus coggyria, mais aussi dans divers arbres, les fraises et les mangues, ce flavonol a déjà fait l’objet de travaux scientifiques mettant en valeur ses propriétés contre le vieillissement en général et contre l’ostéoporose. Sur un modèle animal de souris, génétiquement modifié de manière à connaître un vieillissement accéléré, cette équipe californienne montre que la fisétine permet de ralentir la progression des déficits cognitifs, observation corrélée à une amélioration de divers marqueurs biologiques tant de la fonction synaptique que du stress oxydatif et de l’inflammation systémique. Les différences entre deux groupes de souris, l’un recevant de la fisétine, l’autre n’en recevant pas de l’âge de 3 mois à l’âge de 10 mois sont hautement significatives. Ainsi, à 10 mois d’âge, les souris qui ne recevaient pas de fisétine avaient des capacités physiques et cognitives comparables à des souris normales de 3 ans tandis que les souris recevant de la fisétine conservaient à l’âge de 10 mois les mêmes capacités qu’à l’âge de 3 mois. Des constatations prometteuses mais qui méritent encore d’être confirmées chez l’homme !
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