Cinq ans dans un désert : pour la Pr Karine Lacombe, les jeunes médecins doivent rendre "service à la Nation"

21/03/2022 Par Marion Jort
Démographie médicale
Sur le plateau de LCI, l'infectiologue s’est prononcée en faveur de mesures contraignantes pour les jeunes médecins libéraux, afin de résoudre le problème des déserts médicaux. Elle a notamment proposé de contraindre leur installation pendant les cinq ans suivant l’obtention de leur diplôme. 

  Comment résorber les déserts médicaux ? C’est l’une des questions clé sur lesquelles se prononcent successivement, depuis plusieurs semaines, tous les candidats à la présidentielle, qui ont chacun leur solution pour résoudre la problématique de l’accès aux soins. Invitée de l’émission Audition publique sur LCI, la Pr Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), a, elle aussi, été invitée à s’exprimer sur la coercition.  Je ne suis pas complètement neutre : je suis moi-même fonctionnaire, salariée”, commence d’abord la Pr Lacombe. “Je ne dirais pas qu’il faut de la coercition, mais il faudrait vraiment de fortes incitations”, poursuit-elle. L’infectiologie précise qu’elle ne trouverait pas “illogique, dans un contexte de pénurie” et “quand on a de jeunes praticiens qui viennent de finir leurs études”, “que pendant trois, quatre, cinq ans, ce soit un service rendu à la Nation”. 

La Pr Lacombe estime que pendant cette période, les jeunes médecins doivent pouvoir s’installer “dans des structures, pas forcément en libéral”, car “c’est très compliqué d’être en libéral complet dans une zone rurale”. “Il faut qu’il y ait des maisons médicales où ils peuvent avoir des conditions d’exercice satisfaisantes. Et que pendant quatre, cinq ans, ils s’engagent à aller là où les médecins manquent”, affirme-t-elle avant de compléter : “J’ai toujours été favorable à ce type d'incitation et ça se passe dans de nombreux pays.”  Pour l’infectiologue, cette installation contrainte est “une option dont on peut discuter” pour “trouver des compromis sur le terrain”. “Je sais que beaucoup de collègues en médecine libérale vont peut-être être choqués, un peu froissés”, a-t-elle ajouté en guise de conclusion.  Consciente que cette mesure n’est pas populaire parmi les libéraux et les futurs médecins, la Pr Lacombe a enfin suggéré que cette mesure ne soit mise en place qu’un temps. “Quand y’aura plus de pénurie et qu’on aura formé assez de médecins, on pourra retourner à une activité plus libérale de la médecine", a-t-elle proposé. 

[avec LCI] 

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Angélique  Zecchi-Cabanes

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